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Maillon oublié entre la France libre et la résistance intérieure, les délégués militaires régionaux (DMR) ont marqué par leur action l’histoire de la Résistance française, mais non sa mémoire. Ces officiers français ont pourtant joué un rôle essentiel dans l’unification de la Résistance française et l’application des plans de sabotage destinés à faciliter le débarquement allié en Normandie. Après l’arrestation de Jean Moulin en juin 1943, les services secrets du général de Gaulle parachutent en France des officiers triés sur le volet– les DMR – pour reprendre en main la direction de la résistance militaire.
Pour mener à bien cette délicate mission, les délégués disposent de moyens très importants : argent, chaînes de transmission radio et capacité à obtenir des armes. Mais, acheminés en métropole à partir de septembre 1943, ils doivent affronter, outre une répression féroce de la Gestapo, d’innombrables difficultés pour se faire accepter des résistants locaux. Au fil des mois, ils parviennent cependant à s’intégrer et à appliquer les plans de sabotage.
A l’été 1944, bien des résistants les considèrent comme leurs véritables chefs. Ont-ils pour autant confisquer la résistance intérieure en la plaçant aux ordres du général de Gaulle ? Ou se sont-ils contentés d’être les ambassadeurs de la France libre ? En comblant le vide historiographique concernant les DMR, l’ouvrage rouvre ce dossier brûlant et, sans parti pris, restaure le rôle véritable de ces missi dominici de la France libre, en s’appuyant sur des archives inédites.
Distingué par le Premier Prix d’histoire 2012 de la Fondation Charles-de-Gaulle, La Résistance confisquée ? est le premier ouvrage de Philippe André, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm.