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Dans Les Lieux visiteurs, son précédent recueil, Nohad Salameh s'interrogeait sur la nature de l'exil qui condamne l'être à errer sans fin sur les routes du réel ou du songe, impuissant à s'enraciner. L'Orientale écartelée entre deux rives, deux niveaux de vision et de langage, accède ici aux rites du passage, du partage ; elle deviens la Promise, c'est-à-dire une autre terre, insituable et d'autant plus convoitée : la Femme "surgie d'une cité de phares, d'obélisques et de veaux d'or où les roses possèdent leur dynastie".
Le souvenir d'un jardin d'Eden dévasté par la guerre hante ces pages riches en couleurs, en parfums, qu'assiège en vain le Couple de l'origine mis à la porte de l'éternité et projeté dans le malaise et la volupté du présent. Livre des portes (dont le drame est peut-être de n'ouvrir que sur la mort), La Promise est aussi celui des fruits immédiats savourés entre désert et désir par la grâce d'une imagerie mémorable : "Presque deux figures éclatées au centre du Désert, nourries du sable rouge des crépuscules, multipliées par les étincelles.
- Ainsi nous dévorons-nous jusqu'à l'usure, avec la candeur des loups et la voracité des comètes.