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Le bambou plante noueuse des pays chauds, a la particularité de mourir en fleurissant. C'est sur cette antinomie que Hafid Amalou construit, tout au long d'un texte en bribes, une métaphore de laquelle tout se déclenche. Ce roman-éclipse, aux phrases qui sitôt bourgeonnent meurent au bout des points, est celui d'un jeune Algérien, anonyme, qui aime, pleure, vit le passé de ses parents, le présent pulsionnel de sa génération à la lisière des aéroports et des attentats terroristes.
Il veut comprendre le mal qui ronge et ensanglante le pays. Il ressemble à cette tige de bambou qui donne une illusion d'éclosion au moment où elle perd sa sève. Dans un style alerte, l'on dirait contraint d'être sur le qui-vive, le récit court, bondit, rebondit, haletant, à l'image de son héros désemparé, pris entre la décrépitude et l'euphorie, l'amour et la mort, le cri et l'écrit.