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Né de l'union malheureuse entre un ingénieur conservateur et une enseignante fantaisiste, le jeune Martim quitte son Sao Paulo natal pour suivre un père embringué dans la construction de la folie urbaine et politique de Brasilia. En cette fin des années 1960, la cité n'est encore qu'un immense chantier, un lieu presque vierge où pourraient se concrétiser tous les rêves du monde. Quelques années plus tard, en exil à Paris, le jeune homme se souvient.
Affligé par le syndrome de l'abandon — de la douceur de l'enfance, de la ville perdue, de la mère adorée —, le garçon reprend goût à la vie quand il croise la route d'une troupe de théâtre amateur. De flamboyants fils de famille y côtoient de modestes travailleurs idéalistes, rassemblés sous l'étendard des idéaux libertaires de 1968. Quand tous pensaient oeuvrer à l'avènement d'un nouveau monde, fruit de cette architecture communautaire révolutionnaire, la dictature rebat les cartes et les relègue aux ténèbres.
Roman de formation et de désillusion, La Nuit de l'attente est aussi un formidable portrait littéraire de Brasília, la ville capitale de l'utopie désenchantée. L'auteur y dépeint un pays à la violence politique et sociale décomplexée qui n'est pas sans résonner avec le champ de ruines du Brésil du début des années 2020.
