Raconter la mort de près de soixante dix empereurs romains depuis César - qui ne fut pas lui-même empereur – est une idée qui peu paraître surprenante et pourtant l’approche de notre fin est parfois le miroir de toute notre vie. Joël Schmidt en spécialiste de l’Empire romain parvient à faire le récit de la fin de chacun de ces hommes qui dirigèrent le plus grand Empire du monde.
Tout commence par les trente cinq coups de couteaux - dont un au visage – que va recevoir César lors de son assassinat à la Curie. Puis c’est Auguste le premier Empereur qui décède à
Nole alors qu’il rentrait à Rome. Il déclare à ses proches : “ Rome que j’ai reçue de briques, je vous la laisse de pierre.” Par cette parole, il insiste sur la solidité de l’empire qu’il laisse en héritage. Malheureusement ses successeurs ne seront pas toujours à la hauteur de leur fonction. Tous les empereurs romains ne sont de la trempe d’Hadrien ou de Marc Aurèle mais leur dernier souffle est toujours singulier. Ainsi le successeur d’Auguste, Tibère, va décéder deux fois. La première fois une syncope donne l’impression à son entourage qu’il a rendu l'âme mais il se réveille à la stupéfaction générale. Il sera alors étouffé sous un coussin par l’un de ses proches. Caligula, son fils adoptif, fut l’un des pires empereurs que Rome aura connu, il régnera moins de quatre ans et sera exécuté d’un coup de glaive à vingt sept ans. Claude meurt en mangeant un plat de morilles empoisonnées. Néron se poignarde aidé par son secrétaire Epaphrodite. Vespasien se lève de son lit d’agonisant pour mourir debout. Plus tard Hadrien mourra presque exsangue car il était certainement hémophile et souffrait de crises d’asthme qui l’épuisaient. Quant à Marc Aurèle, il se couvre la tête alors qu’il agonise dans son lit et il meurt.
L’ouvrage de Joël Schmidt décrit avec un incroyable soin du détail la fin de ces hommes dont le nom était connu tout autour de la Méditerranée. Il insiste sur les prodiges qui entourent les empereurs et sont annonciateurs de leur prochain décès. Certaines fins ont été peu chroniquées ou bien les documents manquent et l’historien s’est défendu de combler les vides que l’histoire a laissés. Mais il reste qu’à l’heure où la mort approche, les empereurs romains nous donnent des leçons de courage ou de lâcheté au moment où leur fin les ramène à leur plus simple humanité. Elles pourront un jour nous servir de modèle. A ce titre “La mort des Césars” est un ouvrage important.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Raconter la mort de près de soixante dix empereurs romains depuis César - qui ne fut pas lui-même empereur – est une idée qui peu paraître surprenante et pourtant l’approche de notre fin est parfois le miroir de toute notre vie. Joël Schmidt en spécialiste de l’Empire romain parvient à faire le récit de la fin de chacun de ces hommes qui dirigèrent le plus grand Empire du monde.
Tout commence par les trente cinq coups de couteaux - dont un au visage – que va recevoir César lors de son assassinat à la Curie. Puis c’est Auguste le premier Empereur qui décède à Nole alors qu’il rentrait à Rome. Il déclare à ses proches : “ Rome que j’ai reçue de briques, je vous la laisse de pierre.” Par cette parole, il insiste sur la solidité de l’empire qu’il laisse en héritage. Malheureusement ses successeurs ne seront pas toujours à la hauteur de leur fonction. Tous les empereurs romains ne sont de la trempe d’Hadrien ou de Marc Aurèle mais leur dernier souffle est toujours singulier. Ainsi le successeur d’Auguste, Tibère, va décéder deux fois. La première fois une syncope donne l’impression à son entourage qu’il a rendu l'âme mais il se réveille à la stupéfaction générale. Il sera alors étouffé sous un coussin par l’un de ses proches. Caligula, son fils adoptif, fut l’un des pires empereurs que Rome aura connu, il régnera moins de quatre ans et sera exécuté d’un coup de glaive à vingt sept ans. Claude meurt en mangeant un plat de morilles empoisonnées. Néron se poignarde aidé par son secrétaire Epaphrodite. Vespasien se lève de son lit d’agonisant pour mourir debout. Plus tard Hadrien mourra presque exsangue car il était certainement hémophile et souffrait de crises d’asthme qui l’épuisaient. Quant à Marc Aurèle, il se couvre la tête alors qu’il agonise dans son lit et il meurt.
L’ouvrage de Joël Schmidt décrit avec un incroyable soin du détail la fin de ces hommes dont le nom était connu tout autour de la Méditerranée. Il insiste sur les prodiges qui entourent les empereurs et sont annonciateurs de leur prochain décès. Certaines fins ont été peu chroniquées ou bien les documents manquent et l’historien s’est défendu de combler les vides que l’histoire a laissés. Mais il reste qu’à l’heure où la mort approche, les empereurs romains nous donnent des leçons de courage ou de lâcheté au moment où leur fin les ramène à leur plus simple humanité. Elles pourront un jour nous servir de modèle. A ce titre “La mort des Césars” est un ouvrage important.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)