En cours de chargement...
Au coeur des zones sahariennes les plus arides de la Mauritanie, parcourues par des tribus nomades qui avaient opposé une farouche résistance à la colonisation française et espagnole, un riche gisement de fer a été découvert dans les années cinquante. Sa mise en exploitation s'est d'abord effectuée par l'intermédiaire d'une société française, la MIFERMA, qui représentait aussi un consortium d'industries sidérurgiques européennes.
Cet ouvrage retrace, sur un demi-siècle, la saga d'une entreprise minière telle qu'il en est apparu en grand nombre à cette époque où l'on ne parlait pas encore de mondialisation, mais où celle-ci se mettait en place dans ce que l'on appelait alors le Tiers-Monde pour répondre aux besoins en matières premières de l'Occident. Il décrit la vie mouvementée de l'entreprise affrontant un milieu difficile pour évacuer par une voie ferrée traversant le désert le minerai de la "Montagne de fer".
Nationalisée en 1974 dans un contexte de luttes sociales et politiques nationales, la MIFERMA, devenue la SNIM, devra affronter la tourmente de la guerre du Sahara. Puis, elle aura à relever de nouveaux défis technologiques. L'auteur, anthropologue, spécialiste de la Mauritanie, qui entre 1969 et 1971 effectua une première étude sur la société minière alors émergente, tente de mettre en évidence les dimensions sociales et culturelles d'une nationalisation somme toute réussie : la "mauritanisation" de l'entreprise et la transformation en ouvriers des anciens nomades, les chocs qui les ont accompagnées, l'émergence d'une culture d'entreprise originale et l'impact de la SNIM sur la vie nationale et régionale.
Cet ouvrage représente une contribution novatrice à la compréhension des effets complexes que la mondialisation triomphante peut avoir au niveau local.
