Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
""Descendons, il fait un froid glacial tout à coup." Il me prend par la main, la mienne est vraiment minuscule dans la sienne, et éclaire le chemin...
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""Descendons, il fait un froid glacial tout à coup." Il me prend par la main, la mienne est vraiment minuscule dans la sienne, et éclaire le chemin avec sa lampe de poche. Nous marchons les yeux baissés, en faisant attention où nous posons nos pas. Je ne pense qu'à cette main refermée sur la mienne. Ses doigts longs et fins, des mains raffinées et sensibles d'intellectuel, d'artiste. Mais la peau est tannée. râpée, épaisse, façonnée par la guerre et le maquis. Des mains d'homme, chaudes, fortes, indépendantes. Nous arrivons dans la partie du camp où se trouve la cabane que je partage avec Dolores. Il s'arrête à l'entrée, se penche vers moi et demande très doucement: "Je peux entrer? - Je vous en prie, commandant." Ma voix est à peine un murmure. Il sourit : "Appelle-moi Fidel."" Eté 1998. Une vieille dame cubaine, très distinguée, invite le narrateur à dîner dans son immense appartement des quartiers chics de Madrid. Elle a une histoire à lui raconter, il l'écoutera toute la nuit, fasciné. Histoire vraie, récit inventé? Nul ne sait. Aujourd'hui cette femme est morte. Reste le roman de sa passion secrète, aussi brève que fulgurante, avec le jeune révolutionnaire Fidel Castro juste avant qu'il ne conquière le pouvoir...
Après L'Ile du lézard vert (prix Goncourt des lycéens), et Rhapsodie cubaine (prix Interallié), La Maîtresse du commandant Castro est le treizième roman d'Eduardo Manet.