La main de l'homme

Il y a 20 000 ans, des artistes ou des chamans ont signé de leurs mains au pochoir les parois de grottes ornées d'animaux... Ils devaient parler, car le geste de la main soutient la parole qui transgresse la matière, révèle l'esprit. Aujourd'hui, la main humaine apparaît dans La Dentellière de Vermeer, La Cathédrale de Rodin, le Pont du Gard, le château de Chenonceaux, la cathédrale de Chartres, l'œuvre de Vincent de Paul. Raconter la main de l'Homme, écrit l'auteur, c'est raconter l'histoire de ses origines, raconter que par l'évolution il est en continuité avec tout ce qui vit sur la terre, que par sa singularité il est en discontinuité avec l'Univers. Pour donner la main, il fallait faire le premier pas, ce qu'ont fait les Australopithèques il y a 4 millions d'années. Avec eux, la colonne vertébrale, inventée pas les poissons il y a 450 millions d'années, est passée de l'horizontale à la verticale. Une discontinuité temporelle énorme. C'est la bipédie. Il y a deux millions d'années, elle a donné la main d'Homo habilis taillant des outils de pierre. Voilà l'Homme. La conscience est née. C'est une discontinuité cosmique, surtout si l'Homme est seul dans l'Univers.