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L'homme poursuit toujours un rêve. Celui des redoutables conquistadores qui, les premiers, abordèrent aux bouches de l'Orénoque, à la lisière nord des territoires appelés Guyanes, fut exalté par la légende de l'homme doré, el Dorado. Et nombreux seront pendant des siècles les aventuriers convaincus de l'abondance dans cette région du métal jaune si désiré. L'auteur lève aujourd'hui le voile sur un épisode douloureux du passé de la Guyane française.
Les événements évoqués se déroulèrent à Kourou sur les lieux mêmes de l'actuelle base spatiale. Ni la recherche de l'or ni la conquête spatiale n'étaient le tourment des Européens qui, de 1763 à 1765, s'embarquèrent pour la Guyane française. Ils ne convoitaient pas de fabuleux trésors. Chargés de familles nombreuses, ils gagnaient un pays on leur était promise l'existence simple et raisonnablement heureuse de cultivateur ou d'artisan.
Plus de dix mille s'expatrièrent. Une épidémie désolant la colonie, la plupart ne la connurent que pour y mourir. La catastrophe mettait en cause le gouvernement français. Il avait de toute évidence mal monté l'entreprise. Aussi pour dégager sa responsabilité, fabriqua-t-il des inculpés qui furent à tort lourdement condamnés. Leur réhabilitation ne fut obtenue qu'au bout d'interminables années d'ahurissantes procédures.