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Il est de ces journées imprévisibles qui, s'achevant, laissent ceux qui les ont vécues hésiter entre le rêve et la réalité. L'histoire de cet homme réveillé en sursaut et avec fracas à cinq heures du matin n'aurait qu'une résonance relative si Louis Delluc n'avait précisément situé son roman un 27 novembre 1915, et si les protagonistes n'étaient de ceux qui combattent pour la paix, aveuglément pour les uns, naïvement pour les autres, ou encore avec perfidie pour ceux qui ne sont pas tout à fait du "bon côté".
Ce roman s'achève à vingt-deux heures de ce même jour, et tout comme les personnages nous restons abasourdis, essoufflés par cette lecture haletante où tant de mots gardent un sens caché, où tant de phrases peuvent être lues en filigrane. La Guerre est morte ne devait paraître qu'en 1917, après bien des avatars. Guillaume Appolinaire, alors censeur au ministère, avait refusé son visa à ce roman de suspens qui est également une réflexion sur la responsabilité de l'homme et sa destinée.