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Le 2 août 1898, le lieutenant Winston Churchill, vingt-trois ans, rejoint au Caire le 21e régiment de lanciers de l'armée britannique où il n'a obtenu un poste que par l'intrigue de sa puissante famille. Lord Kitchener, qui mène les 25 000 hommes de l'armée anglo-égyptienne lancée à la reconquête du Soudan, n'a aucune envie d'enrôler ce jeune homme si avide de batailles qu'il s'empresse aussitôt de les raconter dans les meilleures gazettes londoniennes.
Churchill, dans son premier livre La Guerre du Malakand (édité aux Belles Lettres dans la même collection) n'a pas épargné non plus le gouvernement de Sa Majesté dans sa conduite de la guerre en Afghanistan qu'il vient de quitter. Maintenant, il fait route le long du Nil, direction Khartoum, capitale des rebelles mandistes, les fameux derviches tourneurs. Pistolet Mauser à la main, il échappe de peu à la mort dans la dernière grande charge de la cavalerie britannique à Omdurman.
La Guerre du Fleuve est un document essentiel - et inédit - pour comprendre la jeunesse et la formation d'un des plus grands hommes politiques du XXe siècle. Le futur Prix Nobel de littérature poursuit ici l'apprentissage de l'écriture de guerre, dans un récit qui mêle journalisme et littérature, avec une peinture exubérante des vastes territoires du Nil, mais aussi - suprématie blanche oblige - avec des analyses parfois bourrées de préjugés sur ses populations.
Churchill ouvre la voie aux grands reporters de guerre qui, tout au long du siècle, raconteront ses horreurs. Lui est déjà ailleurs, en partance pour l'Afrique du Sud où la révolte des Boers lui semble prometteuse de sang, de sueur et de larmes.
Les britanniques contre le Mahdi
« Il est une forme de gouvernement centralisé qui est presque entièrement rétrograde, et plus encore que les autres formes, coûteuse et tyrannique : le règne d'une armée ». Churchill évoque ici la révolte du Mahdi au Soudan entre 1881 et 1899. Récit très vivant mettant en scène Charles Gordon, Lord Kitchener et W. Churchill jeune.