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Maria Luisa est une femme, belle, intelligente, au caractère fort qui doit néanmoins se débattre depuis toujours contre sa condition. Elle est retornada, née dans une ex-colonie portugaise, et en surpoids. Si son histoire peut être cachée, son poids, lui, n'en finit pas de l'encombrer et de marquer la distance entre elle et les autres. Elle est comme prisonnière d'elle-même, son corps formate ses relations professionnelles, amicales et amoureuses.
Depuis son adolescence, elle subit la tête haute. Son grand amour, passionnel et charnel, se mourra de honte et de conformisme. Sans larmoiement, ni victimisation, la narratrice dénonce le mépris et le manque de tolérance de la société tout en dévoilant les mécanismes de défense, l'humour étant l'un d'eux. Un roman bouleversant, d'une grande sensualité, à l'écriture incisive, crue et puissante.
La grosse
Avec un sens prodigieux de la narration, Isabela Figueiredo nous emporte dans l'histoire contrariée de Maria Luisa, faite de ces humiliations et ces hontes d'être considérée grosse, ces insultes des couloirs scolaires, ces hommes qui se détournent, cette mère qui appuie làoùca fait mal ; pourtant elle est belle Maria Luisa, elle rayonne, d'envie, de plaisirs, d'idéal, elle aime l'amour et le sexe, elle aime la vie dans tout ce qu'elle offre de défis.
La grosse est un roman charnel, plein et entier de corps qui s'emboîtent, ou se rejettent, qui se dévoilent et se laissent toucher ou bien se cachent.
La grosse dresse le portrait magnifique, touchant, d'une femme dans le creuset d'une société prise dans les feux des changements radicaux, la décolonisation du Mozambique, les chaos politiques du Portugal, et dans les eaux toujours complexes de l'acceptation de soi.
Un hommage aux sensations, un vibrant éloge des élans qui nous poussent toujours à grandir, magnétique autant que déchirant parfois.