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Ngazidja, file la plus étendue et la plus occidentale de l'Archipel des Comores, a connu une histoire riche en rebondissements depuis les premières implantations bantoues (VI siècle), suivies des migrations arabes (lXe-Xllle) et européennes (XIX). Selon leurs origines, leurs objectifs, leurs cultures, leurs technicités, les rapports des acteurs au territoire ont été fort différents. Ainsi leur analyse historique semble intéressante puisque chaque type de possession du territoire génère un type particulier de Pouvoir, une relation plus ou moins lâche entre les hommes et le milieu, relation commerciale ou terrienne, productrice de coutumes consensuelles ou de ruptures entre les groupes humains.
Si la période précoloniale produisit un espace sultanique morcelé, le Protectorat et le Traité commercial de Léon Humblot bouleversèrent l'équilibre spatial grand-comorien, la Colonisation française en 1912 réduisit Ngazidja à une "dépendance" de Mayotte, elle-même "province" périphérique de Tananarive. L'Autonomie interne (1946-1975) et le transfert de la capitale à Moroni en 1962, consacrèrent l'espace grand-comorien aux dépens de Mayotte qui profita de dissensions métropolitaines pour briser l'unité de l'Archipel (1975).
Leader d'une République islamique amoindrie, soumise à de multiples coups d'Etat (seize en dix-huit ans), Ngazidja subit un régime révolutionnaire (1975-78) puis semi-dictatorial (1978-1989) avant d'aborder difficilement les prémices de la démocratie. Mais la multiplicité des partis (24) rassemblés pour l'élaboration de la nouvelle Constitution (7 juin 1992) ne reflète-t-elle pas davantage une course au Pouvoir que des fondements démocratiques ?