La fraude

La Fraude c'est l'égarement d'un homme. Tout le monde lui vouait une grande considération. A la maison, on le craignait parce qu'on ne l'avait jamais vu plaisanter, ni sourire. Il ne se départait jamais de son air roide d'homme respectueux Dans le commerce, il se pavanait en maître incontesté des affaires. Ses amis le respectaient car ils préféraient l'avoir de leur côté pour profiter de son envergure.
Ses ennemis le redoutaient, car les coups bas dont il usait parfois, étaient irrémédiablement destructeurs. Cependant un jour, il commit l'erreur de s'introduire dans une génération qui n'était pas la sienne... La Fraude c'est également la perversité d'une jeune femme. Elle avait été recueillie toute jeune par l'épouse du maître qui voulait en faire sa fille adoptive. Mais la vie dans cet univers transcendant fit développer en elle un caractère vorace.
Elle ne tarda pas à le démontrer, sur le compte même de celle qui l'avait éduquée, dorlotée, aimée plus qu'elle-même. La Fraude c'est aussi la détresse d'une épouse. Sa naïveté l'avait mise à l'abri de la méfiance. Elle n'avait jamais pensé que son vieil époux pouvait la quitter pour une autre et l'abandonner ainsi, seule, irrémédiablement seule, après plusieurs années d'un bonheur presque parfait.