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De 1910 aux années 1980, la France est un pays de barrages en construction. Si la grande histoire a retenu le gigantisme des travaux engagés et les prouesses techniques réalisées, elle a souvent occulté les drames humains générés par la plupart de ces projets. La réalisation de ces ouvrages indispensables à la production d'électricité s'est traduite par la disparition de vallées, de villages, de châteaux, de routes, de voies ferrées, de canaux, de ports fluviaux, de carrières, de mines et d'activités diverses.
Gérard Guérit est allé à la rencontre des témoins de celle épopée. Il revient sur l'histoire de ces femmes et de ces hommes qui n'ont d'abord pas cru que l'on puisse noyer leur vallée, celle de leurs ancêtres, de leurs parents, de leur enfance. Certaines communautés ont disparu, d'autres en changeant de vie ont survécu à l'ennoyage, souvent grâce au tourisme naissant. Illustré par de nombreuses cartes et photographies, ce livre permet de mieux comprendre ces événements, qui ont profondément transformé des régions entières et durablement bouleversé la vie des populations concernées.
Un très bon ouvrage, mais
Si cet ouvrage a le mérite de recenser et résumer l'historique des villages engloutis par les barrages de retenue en France, j'ai regretté de ne pas trouver plus de photographies (notamment de près) des villages disparus. J'ai regretté de ne pas avoir l'explication du dynamitage de l'église du village d'Ubaye (village englouti par la construction du barrage de Serre-Ponçon). Souhaitait-on éviter que le sommet du clocher dépasse des eaux du lac? Pourtant, en Italie, en Espagne, au Vénézuela ou ailleurs, on peut voir des clochers sortant des eaux, ce qui donne un effet assez extraordinaire. De même, pourquoi rasait-on les villages? Enfin, le livre fait l'impasse sur la (non) prise en considération des espèces vivantes dans la construction des barrages. Ainsi, le saumon atlantique a pâti des barrages répétés le long de certaines rivières. Mais peut-être que l'auteur a considéré qu'il ne s'agissait pas du sujet, qui est essentiellement centré sur l'humain.