Déjà, l'idée est géniale, écrire une bd à deux, chacune un personnage, l'une en couleur, l'autre en monochrome. L'une en France, l'autre au Canada… Les deux styles de dessins m'ont plu immédiatement, les deux héroïnes aussi sont géniales, ni dans le stéréotype, ni parfaites, elles ont vraiment résonné l'une et l'autre avec des passages de ma propre vie. Je les ai aimées direct.
Et puis ce que j'ai d'abord a-do-ré avec leur relation c'est qu'elles se poussent vers le haut, elles se poussent à être heureuses. Et pas en se donnant des leçons, ou en se jugeant mais en se soutenant
mutuellement. Quand soudain avoir quelqu'un qui croit en vous peut vous faire déplacer des montagnes. Vous l'aurez compris j'ai adoré cette bd, j'ai tout aimé, ce prodige de deux histoires qui s'écrivent en parallèle avec des conversations qui commencent sur une page et se continuent sur l'autre, j'ai aimé les différents messages que j'y ai vu, et cette histoire d'amour qui ne me donne pas envie de gerber (oui, les histoires d'amour ont un peu tendance à me donner la nausée…) !
En fait, Je l'ai trouvé géniale, trop courte, j'avais pas envie qu'elle s'arrête, j'en voulais plus, encore, et après il se passe quoi ?
Et puis une fois reposée la bd, j'en attrape une autre, que j'avais déjà commencée… Et puis non, j'ai pas envie, j'ai envie de rester avec Coline et Marley, j'ai pas envie de passer à autre chose… Je la relis ? Allez !
Deux histoires, deux univers différents mais singuliers
Quand La fille dans l’écran est sorti en librairie en 2019, je me suis empressée de l’acheter et le lire. En effet, j’avais beaucoup apprécié ma lecture de "Goupil ou face", découvert en 2018 de Lou Lubie. Et, je suis toujours autant conquise par son travail scénaristique ! Elle aborde toujours des thématiques importantes et engagées. Ici, avec Manon, elles abordent la question des angoisses, de l'agoraphobie, du manque de confiance en soi vis-à-vis de son travail artistique. Et, on y découvre également le travail de Manon Desveaux que je ne connaissais pas et franchement, les deux styles matchent très bien ensemble. Le jeu stylistique et graphique renforce l'histoire et accentue bien les deux démarches artistiques.
L'une dessine quand l'autre photographie.
Ainsi, dans cet ouvrage, les autrices apportent un nouveau souffle à l'amour et à la vision de ce que l'on s'en fait. On y découvre la douceur des sentiments, les prémices d'une relation naissante, d'une nouvelle rencontre importante et de l'importance des sentiments au fil des jours. Chaque attente, chaque détail est important et permet de renforcer l'union qui se crée sur deux continents différents. Et ce au détriment des relations qui existaient. On se rend compte que parfois la relation que l'on a construite avec quelqu'un n'est pas si idéale que ça et ne nous convient plus car elle nous a plus éloigné de nos attentes, objectifs qu'elle nous en a rapproché. On se rend compte que, grâce à la fraicheur d'un nouveau lien, rien ne va plus dans cette relation et que celle-ci ne nous apporte plus le réconfort, la sécurité ou encore le soutien que l'on a besoin. On prend conscience que ce n'est pas la durée d'une relation qui compte mais l'importance des liens qui nous unissent.
Et, on y découvre également, la gratitude et la reconnaissance du travail artistique de chacune, la difficulté de construire un projet et de l'envoyer à un éditeur, l'importance de l'entraide et du soutien qui permettent de nous redonner confiance en l'avenir.
Les liens sont parfois plus importants que la distance.