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Après Auschwitz, comment l'avenir pouvait-il encore avoir le
visage de l'homme ? L'expérience du mal totalitaire et la
découverte des camps de la mort ont contraint l'humanité à se
poser cette question. Hannah Arendt et Emmanuel Lévinas,
tous deux juifs et nés en 1906, ont tenté de retrouver le sens de
la dignité humaine après la Shoah. Partageant la même
admiration embarrassée pour la pensée de Martin Heidegger,
dont ils ont suivi l'enseignement, ils s'engagent dans des voies
philosophiques différentes.
Alors qu'Arendt met en avant
l'espace politique comme lieu d'expression de la pluralité et de
reconnaissance publique des différences individuelles, Lévinas
fait de l'éthique la "philosophie première" et situe le
proprement humain dans la responsabilité infinie pour autrui.
Là où Arendt insiste sur l'importance de la pensée et du
jugement dans la recherche des normes morales, Lévinas
soutient que la lutte contre le mal est indissociable de la
réponse à l'appel d'un Bien transcendant.
Cet ouvrage propose
une confrontation des pensées arendtienne et lévinassienne sur
la question de la figure de l'homme après les "sombres temps",
en examinant les conséquences d'une priorité accordée au
politique ou à l'éthique dans l'organisation d'un monde
commun garant de la diversité.