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" Parce qu'elle ne dénote pas un état mais un processus, la notion de Décomposition, voisine mais distincte de la Déconstruction derridienne, révèle un dynamisme singulier. Entre le tout dont elle est la trace et en même temps l'analyse, et la partie dont elle énumère les constituants ; entre l'avant et l'après ; le vivant et le mort ; le visible et l'invisible ; le dicible et l'implicite : la notion de Décomposition fournit non seulement des objets de fascination pour la rêverie moderne et des expériences_de prédilection pour l'écriture-textuelle et cinématographique - et pour la création artistique, notamment contemporaine, mais aussi un sujet de réflexion inépuisable dans le domaine des passions, de la philosophie, de la linguistique, voire de la politique.
Que la Décomposition donne matière à répulsion, compassion ou indignation, son potentiel de violence et sa puissance subversive s'expriment aussi dans le registre parodique et comique, des épopées scatologigues du Moyen-Age aux machines à excrémentation de l'artiste contemporain Wim Delvoye. D'inspiration principalement littéraire, mettant à l'honneur des écrivains aussi majeurs que Karl Joris Husymans, Yukio Mishima ou Wajdi Mouawad, mais aussi les oeuvres d'auteurs moins connus tels que John Clare, Georges Hyvernaud, Patrick McGrath ou Ellen Melloy, cet ouvrage n'a pourtant pas retenu l'hétérogénéité comme principe (in)directeur.
Les articles qui le composent, regroupés en quatre chapitres distincts et articulés, sont autant de pistes à emprunter pour mieux saisir comment la Décomposition, loin de pointer vers le Néant dont elle pourrait de prime abord sembler annonciatrice, ouvre au contraire maints chemins et horizons nouveaux pour l'analyse et le plaisir des textes " Anne Chamayou et Jocelyn Dupont.