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André Malraux écrivait des romans en résonance avec le fracas du monde : Indochine, Chine du Sud, Espagne. Cet être tourmenté réfléchissait à ce qui pouvait faire vivre l'homme dans une époque sans Dieu. Sa réponse tenait en un mot : fraternité. Dans la Chine de 1927, des hommes luttent au coeur d'un pays tenu par les puissances étrangères et les intérêts économiques. Il y a Kyo le métis, Katow le vétéran de la Révolution russe, Gisors le théoricien, Tchen le terroriste, autant de façons de s'engager pour donner un sens à sa vie.
Pour composer ce grand roman d'aventures aux accents métaphysiques, l'auteur manie des flammes, celles qui embrasent des pays en guerre, celles qui consument le coeur des hommes. André Rousseaux écrivait dans Le Figaro à l'annonce de l'attribution du prix Goncourt : "L'oeuvre de M. André Malraux est de celles qui marquent avec le plus de puissance le désarroi de certaines âmes en ce temps-ci, ainsi que leur volonté violente de vérité et de grandeur".
Il n'est pas impossible que les questions posées par le jeune Malraux trouvent aujourd'hui un écho contemporain.
