La condition animale. Essai juridique sur les justes places de l'Homme et de l'animal
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- Nombre de pages1014
- PrésentationBroché
- Poids1.565 kg
- Dimensions16,0 cm × 24,0 cm × 5,0 cm
- ISBN978-2-84934-194-0
- EAN9782849341940
- Date de parution25/02/2016
- CollectionBibliothèque des thèses
- ÉditeurMare et Martin Editions
- PréfacierJean-Pierre Marguénaud
Résumé
La tradition occidentale a édifié une frontière intangible entre l'Homme et l'animal, a fait de l'un l'antithèse de l'autre : le premier a été dit un individu supérieur, un être-tout, le second un individu inférieur, un être-rien. Le Droit a relayé ce dualisme : il a institué l'Homme en tant que personne et sujet de dignité ; il a installé l'animal dans la catégorie des choses, et lui a assigné une valeur seulement utilitaire.
Des contestations, cependant, s'élèvent : certains veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l'Homme ; ils désirent que soient attribués à la bête une dignité, la personnalité juridique et plusieurs des droits subjectifs humains. Cette tentation humanisante, toutefois, doit être récusée, car elle porte le péril de l'animalisation de l'Homme : à égaliser les conditions de l'humain et de l'animal, on risque, en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l'humain comme une bête.
Il faut donc, impérativement, maintenir la frontière Homme/animal : non pas au motif de la supériorité de l'Homme sur la bête, mais pour éviter qu'à l'Homme, si fragile, si vulnérable qu'il est, il soit fait une condition animale. Cependant, l'animal est lui aussi un être vulnérable, qui peut faire l'objet de traitements contraires à son essence même. Cette essence animale, il est proposé de l'appeler l'"esséité".
Une esséité qui, pour ne pas se confondre avec la dignité humaine et ne pas commander la personnification juridique de l'animal, appellerait par contre l'instauration, au profit de la bête, d'une protection pénale absolue : n'interdisant pas son institution en tant que chose juridique, elle prohiberait catégoriquement, en revanche, tous agissements ou pratiques via lesquels l'animal serait ramené au rang de chose pure, c'est-à-dire à l'état de matière inerte, insensible, de simple substance vide de respectabilité.
Des contestations, cependant, s'élèvent : certains veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l'Homme ; ils désirent que soient attribués à la bête une dignité, la personnalité juridique et plusieurs des droits subjectifs humains. Cette tentation humanisante, toutefois, doit être récusée, car elle porte le péril de l'animalisation de l'Homme : à égaliser les conditions de l'humain et de l'animal, on risque, en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l'humain comme une bête.
Il faut donc, impérativement, maintenir la frontière Homme/animal : non pas au motif de la supériorité de l'Homme sur la bête, mais pour éviter qu'à l'Homme, si fragile, si vulnérable qu'il est, il soit fait une condition animale. Cependant, l'animal est lui aussi un être vulnérable, qui peut faire l'objet de traitements contraires à son essence même. Cette essence animale, il est proposé de l'appeler l'"esséité".
Une esséité qui, pour ne pas se confondre avec la dignité humaine et ne pas commander la personnification juridique de l'animal, appellerait par contre l'instauration, au profit de la bête, d'une protection pénale absolue : n'interdisant pas son institution en tant que chose juridique, elle prohiberait catégoriquement, en revanche, tous agissements ou pratiques via lesquels l'animal serait ramené au rang de chose pure, c'est-à-dire à l'état de matière inerte, insensible, de simple substance vide de respectabilité.
La tradition occidentale a édifié une frontière intangible entre l'Homme et l'animal, a fait de l'un l'antithèse de l'autre : le premier a été dit un individu supérieur, un être-tout, le second un individu inférieur, un être-rien. Le Droit a relayé ce dualisme : il a institué l'Homme en tant que personne et sujet de dignité ; il a installé l'animal dans la catégorie des choses, et lui a assigné une valeur seulement utilitaire.
Des contestations, cependant, s'élèvent : certains veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l'Homme ; ils désirent que soient attribués à la bête une dignité, la personnalité juridique et plusieurs des droits subjectifs humains. Cette tentation humanisante, toutefois, doit être récusée, car elle porte le péril de l'animalisation de l'Homme : à égaliser les conditions de l'humain et de l'animal, on risque, en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l'humain comme une bête.
Il faut donc, impérativement, maintenir la frontière Homme/animal : non pas au motif de la supériorité de l'Homme sur la bête, mais pour éviter qu'à l'Homme, si fragile, si vulnérable qu'il est, il soit fait une condition animale. Cependant, l'animal est lui aussi un être vulnérable, qui peut faire l'objet de traitements contraires à son essence même. Cette essence animale, il est proposé de l'appeler l'"esséité".
Une esséité qui, pour ne pas se confondre avec la dignité humaine et ne pas commander la personnification juridique de l'animal, appellerait par contre l'instauration, au profit de la bête, d'une protection pénale absolue : n'interdisant pas son institution en tant que chose juridique, elle prohiberait catégoriquement, en revanche, tous agissements ou pratiques via lesquels l'animal serait ramené au rang de chose pure, c'est-à-dire à l'état de matière inerte, insensible, de simple substance vide de respectabilité.
Des contestations, cependant, s'élèvent : certains veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l'Homme ; ils désirent que soient attribués à la bête une dignité, la personnalité juridique et plusieurs des droits subjectifs humains. Cette tentation humanisante, toutefois, doit être récusée, car elle porte le péril de l'animalisation de l'Homme : à égaliser les conditions de l'humain et de l'animal, on risque, en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l'humain comme une bête.
Il faut donc, impérativement, maintenir la frontière Homme/animal : non pas au motif de la supériorité de l'Homme sur la bête, mais pour éviter qu'à l'Homme, si fragile, si vulnérable qu'il est, il soit fait une condition animale. Cependant, l'animal est lui aussi un être vulnérable, qui peut faire l'objet de traitements contraires à son essence même. Cette essence animale, il est proposé de l'appeler l'"esséité".
Une esséité qui, pour ne pas se confondre avec la dignité humaine et ne pas commander la personnification juridique de l'animal, appellerait par contre l'instauration, au profit de la bête, d'une protection pénale absolue : n'interdisant pas son institution en tant que chose juridique, elle prohiberait catégoriquement, en revanche, tous agissements ou pratiques via lesquels l'animal serait ramené au rang de chose pure, c'est-à-dire à l'état de matière inerte, insensible, de simple substance vide de respectabilité.