Grand prix de littérature américaine
Coup de coeur
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  • Nombre de pages808
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.395 kg
  • Dimensions11,2 cm × 17,7 cm × 3,2 cm
  • ISBN978-2-253-24903-0
  • EAN9782253249030
  • Date de parution31/01/2024
  • CollectionLe Livre de Poche
  • ÉditeurLGF/Livre de Poche
  • TraducteurMarina Boraso

Résumé

Avez-vous jamais lu un livre capable de vous transporter dans d'autres mondes et à d'autres époques, si fascinant que la seule chose qui compte est de continuer à en tourner les pages ? Le roman d'Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu'à un futur lointain où l'humanité joue sa survie à bord d'un étrange vaisseau spatial, en passant par l'Amérique des années 1950 à nos jours.
Ses personnages ont vu leur destin bouleversé par "La Cité des nuages et des oiseaux", un mystérieux texte de la Grèce antique qui célèbre le pouvoir de l'écrit et de l'imaginaire. Et si seule la littérature pouvait nous sauver ?
Avez-vous jamais lu un livre capable de vous transporter dans d'autres mondes et à d'autres époques, si fascinant que la seule chose qui compte est de continuer à en tourner les pages ? Le roman d'Anthony Doerr nous entraîne de la Constantinople du XVe siècle jusqu'à un futur lointain où l'humanité joue sa survie à bord d'un étrange vaisseau spatial, en passant par l'Amérique des années 1950 à nos jours.
Ses personnages ont vu leur destin bouleversé par "La Cité des nuages et des oiseaux", un mystérieux texte de la Grèce antique qui célèbre le pouvoir de l'écrit et de l'imaginaire. Et si seule la littérature pouvait nous sauver ?

Avis libraires
Commentaires laissés par les libraires

2 Coups de cœur
de nos libraires
Fanny E.Decitre Ecully
5/5
Un roman aux multiples facettes !
De Constantinople aux États-Unis, du XVème siècle au futur lointain, cette histoire vous marquera pour très longtemps ! La cité des nuages et des oiseauxest un texte antique qui sera le fil rouge de toute cette histoire fabuleuse que nous raconte avec talent Anthony Doerr. Ce texte aura bouleversé d’une manière ou d’une autre la vie de tous les personnages que l’on va suivre tour à tour. C’est très bien construit, on est immergés dans chaque époque avec fascination, bref c’est vraiment une expérience de lecture unique !
De Constantinople aux États-Unis, du XVème siècle au futur lointain, cette histoire vous marquera pour très longtemps ! La cité des nuages et des oiseauxest un texte antique qui sera le fil rouge de toute cette histoire fabuleuse que nous raconte avec talent Anthony Doerr. Ce texte aura bouleversé d’une manière ou d’une autre la vie de tous les personnages que l’on va suivre tour à tour. C’est très bien construit, on est immergés dans chaque époque avec fascination, bref c’est vraiment une expérience de lecture unique !
Marie-laure M. - 2Decitre Chambéry
5/5
Partez pour La cité des nuages et des oiseaux !
Voici un magnifique roman qui m'a littéralement transportée... L'écriture est belle et fluide, poétique, et nous voyageons dans les époques, les lieux, les atmosphères auprès de personnages attachants... Dans le futur, suivez la jeune Konstance, mémoire vivante de ce que fut la Terre, puis au présent Zeno un homme bon qui transmet l'amour de la culture aux jeunes... et enfin, Anna, une orpheline à Constantinople au XVe... Les histoires s'enchainent, la vie continue, avec en toile de fond, celle de Diogène, et de Aeton... Mystère, pourquoi cet écrit sur Aeton revient en boucle? Livre magnifique, un hommage à la littérature !
Voici un magnifique roman qui m'a littéralement transportée... L'écriture est belle et fluide, poétique, et nous voyageons dans les époques, les lieux, les atmosphères auprès de personnages attachants... Dans le futur, suivez la jeune Konstance, mémoire vivante de ce que fut la Terre, puis au présent Zeno un homme bon qui transmet l'amour de la culture aux jeunes... et enfin, Anna, une orpheline à Constantinople au XVe... Les histoires s'enchainent, la vie continue, avec en toile de fond, celle de Diogène, et de Aeton... Mystère, pourquoi cet écrit sur Aeton revient en boucle? Livre magnifique, un hommage à la littérature !
  • litterature
  • science fiction
  • diogene

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

4.7/5
sur 3 notes dont 4 avis lecteurs
« À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir »
Mêlant mythes antiques et science-fiction dans une formidable traversée des temps dédiée « À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir », Anthony Doerr rend un fervent et éblouissant hommage à la littérature et à tous ceux qui contribuent à son rayonnement par-delà les siècles. Combien d’écrits, perdus au fil du temps, ont-ils disparu définitivement ou dorment encore, cachés en quelque recoin oublié, doucement rongés par l'âge, les champignons et les insectes, en attendant que, peut-être, leur découverte ne leur redonne un jour la parole ? « Un texte – un livre – est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l’âme a poursuivi son voyage. » « Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. » Un manuscrit très ancien et abîmé, relatant, à la manière des Oiseaux d’Aristophane, l’odyssée d’un berger vers une utopique cité céleste, royaume des créatures ailées, est retrouvé par hasard dans la Constantinople de 1453, assiégée par les Ottomans. Dans l’atmosphère apocalyptique qui précède la chute de la ville et la fin de l’Empire romain d’Orient, le petit codex est miraculeusement sauvé de la destruction en même temps qu’il favorise la fuite conjuguée de deux adolescents, Anna et Omeir, représentants de chaque camp. Après encore bien des turpitudes et des détériorations supplémentaires, il parvient entre les mains de Zéno le bien-nommé – Zénodote fut le premier bibliothécaire de la bibliothèque d’Alexandrie –, un Américain du XXe siècle dont un érudit anglais, rencontré dans les camps de prisonniers de la guerre de Corée, a sauvé la vie en lui communiquant sa passion pour les grands textes et mythes de l’Antiquité. Mais Zéno et la bibliothèque de sa petite ville se retrouvent au centre des visées terroristes d’un jeune écologiste déterminé à frapper fort pour tenter de freiner la destruction de la forêt. C’est dans une navette spatiale fuyant en 2146 la Terre dévastée en direction d’une autre planète, qu’une adolescente explorant virtuellement la vie grâce à la formidable bibliothèque stockée dans une incollable intelligence artificielle, devra elle aussi son salut à la découverte de l’utopie rédigée deux mille ans plus tôt… Constatant avec mélancolie la fragilité de la littérature, dont une part s’évapore inexorablement au fil du temps, siphonnée par les guerres, la précarité et les catastrophes naturelles en même temps que passent les générations humaines, Anthony Doerr s’émerveille en même temps de son universalité et de ses pouvoirs salvateurs. Dans un monde qui, à aucune époque, n’aura su s’affranchir de la violence, de la peur et du désespoir, il célèbre son enchantement possible grâce à la force de l’écriture et de l’imaginaire, à la capacité de la littérature de s’affranchir du temps et des frontières, de nous ouvrir les portes de l’utopie et de l’espoir. Et c’est avec un immense plaisir que, fasciné par la savante imbrication de chacun des récits qui forment ce roman-fleuve aux multiples atmosphères prégnantes, l’on se laisse emporter par sa narration aussi fluide, dense et vivante qu’érudite et pertinente. « À chaque signe correspond un son, associer les sons revient à former des mots, et en associant les mots on finit par bâtir des univers. » On ne se lasse pas de celui que cet auteur, fort de son merveilleux talent de conteur et de son imagination sans pareille, nous donne à explorer. Coup de coeur.
Mêlant mythes antiques et science-fiction dans une formidable traversée des temps dédiée « À tous les bibliothécaires passés, présents et à venir », Anthony Doerr rend un fervent et éblouissant hommage à la littérature et à tous ceux qui contribuent à son rayonnement par-delà les siècles. Combien d’écrits, perdus au fil du temps, ont-ils disparu définitivement ou dorment encore, cachés en quelque recoin oublié, doucement rongés par l'âge, les champignons et les insectes, en attendant que, peut-être, leur découverte ne leur redonne un jour la parole ? « Un texte – un livre – est un lieu de repos pour les souvenirs de ceux qui ont vécu avant nous. Un moyen de préserver la mémoire après que l’âme a poursuivi son voyage. » « Mais les livres meurent, de la même manière que les humains. Ils succombent aux incendies ou aux inondations, à la morsure des vers ou aux caprices des tyrans. Si personne ne se soucie de les conserver, ils disparaissent de ce monde. Et quand un livre disparaît, la mémoire connaît une seconde mort. » Un manuscrit très ancien et abîmé, relatant, à la manière des Oiseaux d’Aristophane, l’odyssée d’un berger vers une utopique cité céleste, royaume des créatures ailées, est retrouvé par hasard dans la Constantinople de 1453, assiégée par les Ottomans. Dans l’atmosphère apocalyptique qui précède la chute de la ville et la fin de l’Empire romain d’Orient, le petit codex est miraculeusement sauvé de la destruction en même temps qu’il favorise la fuite conjuguée de deux adolescents, Anna et Omeir, représentants de chaque camp. Après encore bien des turpitudes et des détériorations supplémentaires, il parvient entre les mains de Zéno le bien-nommé – Zénodote fut le premier bibliothécaire de la bibliothèque d’Alexandrie –, un Américain du XXe siècle dont un érudit anglais, rencontré dans les camps de prisonniers de la guerre de Corée, a sauvé la vie en lui communiquant sa passion pour les grands textes et mythes de l’Antiquité. Mais Zéno et la bibliothèque de sa petite ville se retrouvent au centre des visées terroristes d’un jeune écologiste déterminé à frapper fort pour tenter de freiner la destruction de la forêt. C’est dans une navette spatiale fuyant en 2146 la Terre dévastée en direction d’une autre planète, qu’une adolescente explorant virtuellement la vie grâce à la formidable bibliothèque stockée dans une incollable intelligence artificielle, devra elle aussi son salut à la découverte de l’utopie rédigée deux mille ans plus tôt… Constatant avec mélancolie la fragilité de la littérature, dont une part s’évapore inexorablement au fil du temps, siphonnée par les guerres, la précarité et les catastrophes naturelles en même temps que passent les générations humaines, Anthony Doerr s’émerveille en même temps de son universalité et de ses pouvoirs salvateurs. Dans un monde qui, à aucune époque, n’aura su s’affranchir de la violence, de la peur et du désespoir, il célèbre son enchantement possible grâce à la force de l’écriture et de l’imaginaire, à la capacité de la littérature de s’affranchir du temps et des frontières, de nous ouvrir les portes de l’utopie et de l’espoir. Et c’est avec un immense plaisir que, fasciné par la savante imbrication de chacun des récits qui forment ce roman-fleuve aux multiples atmosphères prégnantes, l’on se laisse emporter par sa narration aussi fluide, dense et vivante qu’érudite et pertinente. « À chaque signe correspond un son, associer les sons revient à former des mots, et en associant les mots on finit par bâtir des univers. » On ne se lasse pas de celui que cet auteur, fort de son merveilleux talent de conteur et de son imagination sans pareille, nous donne à explorer. Coup de coeur.
Un magnifique voyage
Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur et certainement ma meilleure lecture de 2022 ! Ce roman peut difficilement se résumer car il est fait pour être découvert. Il faut se laisser emporter par cette fabuleuse aventure et par ses personnages si attachants. Anthony Doerr détient indéniablement un talent de conteur, une intelligence d’écriture, alternant les points de vue et les époques avec habileté. Il nous transmet son amour des livres et de la littérature au travers d’une histoire qui nous fait voyager dans le temps et l’espace. Nous irons à Constantinople au XVème siècle, aux Etats-Unis où nous traverserons les années 50 à 2000, puis dans un futur proche à bord du vaisseau spatial de L’Argos (aux alentours de 2050/2100). Zeno, Konstance, Seymour, Omeir et Anna, nos cinq protagonistes, ont en commun un énigmatique manuscrit antique « La Cité des nuages et des oiseaux ». Celui-ci laissera une empreinte sur le destin de chacun d’entre eux et traversera les siècles et les grands bouleversements de l’humanité…mais je n’en dirai pas plus, à vous de le découvrir... Un bel hommage aux livres, à ceux qui les exhument du passé, ceux qui les transmettent et enfin à ceux qui les font vivre ! Anthony Doerr a reçu pour ce roman le Grand Prix de Littérature Américaine, prix amplement mérité.
Autant le dire tout de suite, c’est un coup de cœur et certainement ma meilleure lecture de 2022 ! Ce roman peut difficilement se résumer car il est fait pour être découvert. Il faut se laisser emporter par cette fabuleuse aventure et par ses personnages si attachants. Anthony Doerr détient indéniablement un talent de conteur, une intelligence d’écriture, alternant les points de vue et les époques avec habileté. Il nous transmet son amour des livres et de la littérature au travers d’une histoire qui nous fait voyager dans le temps et l’espace. Nous irons à Constantinople au XVème siècle, aux Etats-Unis où nous traverserons les années 50 à 2000, puis dans un futur proche à bord du vaisseau spatial de L’Argos (aux alentours de 2050/2100). Zeno, Konstance, Seymour, Omeir et Anna, nos cinq protagonistes, ont en commun un énigmatique manuscrit antique « La Cité des nuages et des oiseaux ». Celui-ci laissera une empreinte sur le destin de chacun d’entre eux et traversera les siècles et les grands bouleversements de l’humanité…mais je n’en dirai pas plus, à vous de le découvrir... Un bel hommage aux livres, à ceux qui les exhument du passé, ceux qui les transmettent et enfin à ceux qui les font vivre ! Anthony Doerr a reçu pour ce roman le Grand Prix de Littérature Américaine, prix amplement mérité.
Une ode à la littérature et à l’humanité
Ce roman entremêle les époques et les destins. Konstance, une jeune fille, est née à bord de l’Argos, un vaisseau interstellaire en forme de disque. A l’intérieur, vivent quatre-vingt-six personnes. Seules vingt-trois personnes se souviennent de la Terre, les autres ne l’ont pas connue. Comme Konstance, leur vie a commencé dans le vaisseau. Tous leurs besoins sont comblés par Sybil, une intelligence artificielle. Grâce à celle-ci, ils peuvent s’alimenter, ils ne sont jamais malades et ils ont l’espoir. Sybil conserve la mémoire de l’humanité. Elle « contient le savoir collectif de notre espèce […] Elle sauve de l’effacement et de la destruction le patrimoine de l’humanité tout entière. » (p. 135) Konstance représente le futur. Anna vit à Constantinople, au XVe siècle. Elle est orpheline. Au couvent, elle partage sa cellule avec sa sœur, Maria. A l’atelier dans lequel elle est forcée de travailler, elle est surnommée Peine Perdue, car elle ne retient pas les points de couture qu’elle apprend. En effet, la tête de la petite fille est remplie de questions. Quand elle a huit ans, elle entend, par une fenêtre, des mots scandés en grec. Ils racontent l’histoire d’Ulysse. Elle découvre, alors, le pouvoir des livres. A trois cents kilomètres, à la même époque, habite un garçon, prénommé Omeir, condamné à l’exil, en raison d’une malformation à la bouche, qui évoque un bec-de-lièvre. Anna et Omeir sont l’image du passé. En 2020, dans l’Idaho, deux personnages évoluent à un étage de distance, dans une bibliothèque. Le premier est Zeno, un vieil homme. Dans les années 1950, les bibliothécaires lui ont fait percevoir un autre monde que le sien. Ces connaissances l’ont réconforté, pendant la guerre de Corée, alors qu’il était prisonnier. Pendant sa captivité, il a appris le grec. Le deuxième, Seymour, est entré dans l’édifice avec une bombe. Atteint d’un trouble qui semble être l’autisme, il n’a jamais pardonné la mort de celui qu’il avait baptisé Ami-Fidèle. Les livres lui avaient enseigné que l’objet de sa fascination était une chouette cendrée. L’animal est mort par la faute des hommes. Zeno et Seymour sont la trace du présent. Quel est le lien entre ces personnages ? Nous passons de l’un à l’autre, sans parvenir à les relier. Cependant, nous percevons que leur histoire est rattachée au Codex Diogène. En effet, des passages de celui-ci coupent le récit et le rythment. Seuls vingt-quatre feuillets ont été sauvés et une partie du texte a été effacée par les moisissures. Il est intitulé La Cité des nuages et des oiseaux et est, probablement, daté de la fin du premier siècle après J.C. Il est attribué à l’auteur grec Antoine Diogène. Il relate le voyage d’un berger vers une utopique cité céleste, parsemé d’aventures et de transformations. Dans le prologue, Diogène affirmait qu’il avait découvert cette histoire dans une tombe de la cité antique de Tyr. Malgré ce fil conducteur, nous ne parvenons pas à distinguer les passerelles entre les époques, ni celles entre les personnages. Nous sommes entraînés dans une ronde, dont nous ne maîtrisons pas les pas, le tempo et la durée. Pourtant, nous nous laissons porter, comprenant qu’Anthony Doerr nous révélera les détails, lorsque nous serons prêts à les entendre. Il nous rappelle que le voyage est aussi important que la destination et nous savourons les étapes de ce périple mystérieux, de ces odyssées multiples. Ce roman est une ode à la littérature, au pouvoir de la lecture, à l’espoir et à l’humanité. Il m’a captivée et je l’ai aimé follement, pourtant, je ne parviens pas à en expliquer les raisons : c’est un voyage intérieur, qui est aussi universel. Il est comme une expérience personnelle et collective à la fois. C’est un poème sur les Hommes, dans leur diversité, avec leurs différences, leurs ambivalences, leurs possibilités de rédemption, etc. C’est aussi un merveilleux hommage aux livres qui sauvent et qui sont la mémoire de l’humanité.
Ce roman entremêle les époques et les destins. Konstance, une jeune fille, est née à bord de l’Argos, un vaisseau interstellaire en forme de disque. A l’intérieur, vivent quatre-vingt-six personnes. Seules vingt-trois personnes se souviennent de la Terre, les autres ne l’ont pas connue. Comme Konstance, leur vie a commencé dans le vaisseau. Tous leurs besoins sont comblés par Sybil, une intelligence artificielle. Grâce à celle-ci, ils peuvent s’alimenter, ils ne sont jamais malades et ils ont l’espoir. Sybil conserve la mémoire de l’humanité. Elle « contient le savoir collectif de notre espèce […] Elle sauve de l’effacement et de la destruction le patrimoine de l’humanité tout entière. » (p. 135) Konstance représente le futur. Anna vit à Constantinople, au XVe siècle. Elle est orpheline. Au couvent, elle partage sa cellule avec sa sœur, Maria. A l’atelier dans lequel elle est forcée de travailler, elle est surnommée Peine Perdue, car elle ne retient pas les points de couture qu’elle apprend. En effet, la tête de la petite fille est remplie de questions. Quand elle a huit ans, elle entend, par une fenêtre, des mots scandés en grec. Ils racontent l’histoire d’Ulysse. Elle découvre, alors, le pouvoir des livres. A trois cents kilomètres, à la même époque, habite un garçon, prénommé Omeir, condamné à l’exil, en raison d’une malformation à la bouche, qui évoque un bec-de-lièvre. Anna et Omeir sont l’image du passé. En 2020, dans l’Idaho, deux personnages évoluent à un étage de distance, dans une bibliothèque. Le premier est Zeno, un vieil homme. Dans les années 1950, les bibliothécaires lui ont fait percevoir un autre monde que le sien. Ces connaissances l’ont réconforté, pendant la guerre de Corée, alors qu’il était prisonnier. Pendant sa captivité, il a appris le grec. Le deuxième, Seymour, est entré dans l’édifice avec une bombe. Atteint d’un trouble qui semble être l’autisme, il n’a jamais pardonné la mort de celui qu’il avait baptisé Ami-Fidèle. Les livres lui avaient enseigné que l’objet de sa fascination était une chouette cendrée. L’animal est mort par la faute des hommes. Zeno et Seymour sont la trace du présent. Quel est le lien entre ces personnages ? Nous passons de l’un à l’autre, sans parvenir à les relier. Cependant, nous percevons que leur histoire est rattachée au Codex Diogène. En effet, des passages de celui-ci coupent le récit et le rythment. Seuls vingt-quatre feuillets ont été sauvés et une partie du texte a été effacée par les moisissures. Il est intitulé La Cité des nuages et des oiseaux et est, probablement, daté de la fin du premier siècle après J.C. Il est attribué à l’auteur grec Antoine Diogène. Il relate le voyage d’un berger vers une utopique cité céleste, parsemé d’aventures et de transformations. Dans le prologue, Diogène affirmait qu’il avait découvert cette histoire dans une tombe de la cité antique de Tyr. Malgré ce fil conducteur, nous ne parvenons pas à distinguer les passerelles entre les époques, ni celles entre les personnages. Nous sommes entraînés dans une ronde, dont nous ne maîtrisons pas les pas, le tempo et la durée. Pourtant, nous nous laissons porter, comprenant qu’Anthony Doerr nous révélera les détails, lorsque nous serons prêts à les entendre. Il nous rappelle que le voyage est aussi important que la destination et nous savourons les étapes de ce périple mystérieux, de ces odyssées multiples. Ce roman est une ode à la littérature, au pouvoir de la lecture, à l’espoir et à l’humanité. Il m’a captivée et je l’ai aimé follement, pourtant, je ne parviens pas à en expliquer les raisons : c’est un voyage intérieur, qui est aussi universel. Il est comme une expérience personnelle et collective à la fois. C’est un poème sur les Hommes, dans leur diversité, avec leurs différences, leurs ambivalences, leurs possibilités de rédemption, etc. C’est aussi un merveilleux hommage aux livres qui sauvent et qui sont la mémoire de l’humanité.
Le Mur de mémoire
3.5/5
Anthony Doerr, Anthony Doerr
E-book
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