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Charles Van Lerberghe (1861-1907), auteur majeur de la littérature symboliste belge, réussit grâce à son rejet de l'esthétique parnassienne, grâce aux images qu'il suggérait ou faisait entrevoir, grâce à son langage épuré, simple et musical, à façonner une esthétique d'écriture qui lui était propre, dans le courant du symbolisme. Qualifié de mystique ou de spiritualiste par ses contemporains, il fut surtout le "poète de l'ineffable" pour reprendre l'expression de Mockel.
Dans ce long poème qu'est La Chanson d'Eve, son auteur vise à "l'universel symbolisme de la nature, de l'interprétation libre et infiniment multiple au gré de toutes les âmes". S'il est libre de profiter de ces vers et de cet univers mystérieux comme il l'entend, le lecteur pourra aussi être attentif à quelques traits de l'esquisse du jardin d'Eden lerberghien, imprécis et insaisissable : la subversion du récit biblique au profit d'un panthéisme permanent, qui relaye l'idée de cycle au sein du poème, le "je" poétique féminin d'une Eve sauvage et charnelle, transposition possible de l'âme du poète et, enfin, l'évolution de la forme vers un entredit poétique.
La vraie poésie
Ce poète malheureusement un peu oublié nous a laissé des passages merveilleux dans "La chanson d'Eve". Cette œuvre mérite le détour. Merci à Marie Dossin. Merci à l'éditeur. Hélène De Man