« Car moi, le mutilé de la face, je ne vieillirai pas. La guerre m’a fait vieillir à vingt-quatre ans. Je n’ai pas eu le courage de me suicider. J’ai eu le courage de ne pas me suicider. La rancœur, l’aigreur menacent. Je fais face à l’ennemi intérieur. »
Dans ce premier roman, Marc Dugain évoque ici un sujet mal connu, rarement évoqué, et qui tombe dans l’oubli avec les années. Il s’inspire largement de sa petite enfance passée au côté d’un grand-père lui-même « gueule cassée », pour nous parler du destin d’Adrien, jeune officier, grièvement blessé dès
sa mobilisation lors de la première guerre mondiale.
C’est Adrien qui nous parle des cinq années passées à être soigné, réparé ; cinq années pour renaitre à la vie, cinq années pour redevenir homme, cinq années non pas pour oublier, mais pour se questionner, se souvenir, mais reconstruire avant tout ; et ce avec les difficultés que le retour à la vie civile impliquent.
Ce texte court m’a beaucoup touchée autant par son réalisme, que par la volonté de ne pas trop en montrer. Le destin de cet homme au mental fort et gai, au caractère pudique et confiant en la vie est mis en lumière avec sensibilité, une simplicité émouvante. Et dans cette noirceur, dans ce malheur, l’humour n’est pas absent.
Marc Dugain, évoque également en filigrane le destin, lui aussi oublié de ces femmes de l’ombre qui ont mis toute leur âme dans l’accompagnement des soldats, souvent au prix de lourds sacrifices.
La chambre des officiers
J'ai été touché par l'histoire de ce jeune homme. Ce livre relate l'horreur de la guerre et aborde un sujet dont les livres d'histoires parlent peu. On ressent les difficultés qu'on eut ces jeunes à se réinsérer dans la vie d'après guerre. C'est un livre qui m'a émut et touchée.