Cette lecture non romanesque déjà couronnée par le prix Pulitzer 2015 dans la catégorie non fiction pourrait sembler de prime abord un tantinet austère, peu récréative, voir carrément ennuyeuse pour ne pas dire mortelle.
Oui, je ne peux pas dire que j'ai beaucoup ri lors de ma découverte de l'ouvrage et pour cause l'évocation d'une sixième extinction de masse des espèces se prête assez peu à l'euphorie. Reste que l'on ne peut pas toujours faire l'autruche et se regarder le nombril en attendant des jours meilleurs toujours incertains.
Quoiqu'on en dise ou pense, nous vivons toutes
et tous sur cette Terre et les impacts sur la faune et la flore liés à nos activités, on les ressent. En prendre conscience, c'est un premier pas. Les comprendre et en mesurer l'ampleur vient ensuite.
Cet ouvrage nous y aide fort bien car avec des exemples concrets et des notions complexes, mais mises à notre portée, on a sous les yeux un outil parfait.
J'ai apprécié d'avoir quelques photos ou illustrations bien choisies. Cela ancre d'autant plus le lecteur dans l'aspect bien réel des faits énoncés. Le risque majeur étant de le perdre sous une masse d'informations trop indigestes. Et fort heureusement ce n'est jamais le cas.
On est au contraire comme l'auteur, prit par ces découvertes pas toujours réjouissantes, mais indéniablement fascinantes. On touche du doigt tout ce que l'on est en train de perdre.
Voilà une lecture "responsable".
Ou comment l'homme détruit la vie.... Cop21 n°17
Attention, ce livre n'est pas un cri d'alarme douteux. C'est un livre plus que sérieux voir pessimiste. plutôt que de nous rassurer ou de nous laisser un délais supplémentaire, Elisabeth Kolbert enfance le clou. Son but : nous faire comprendre que la période que nous vivons est véritablement exceptionnelle car un phénomène d'extinction est en court. Notre connaissance du phénomène s'accroit et la désolation est plus qu'annoncée. Un monde sans grenouille, sans amphibiens, sans doute n'y croyez vous pas et pourtant en faisant quelques rencontres, quelques constats, la pente est plutôt glissante. Et ceux qui s'expriment dans ce livre sont des gens très sérieux. Il y a bel et bien un bruit de fond d'extinction. Son humour est apocalyptique et son récit de voyage et de rencontre est confondant. on ne plus feindre de l'ignorer ou réagissons.