L'intelligence artificielle ou l'enjeu du siècle. Anatomie d’un antihumanisme radical

Par : Eric Sadin
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  • Nombre de pages298
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.385 kg
  • Dimensions14,0 cm × 20,5 cm × 2,4 cm
  • ISBN978-2-37309-050-5
  • EAN9782373090505
  • Date de parution19/10/2018
  • CollectionPour en finir avec
  • ÉditeurL'Echappée

Résumé

C'est l'obsession de l'époque. Entreprises, politiques, chercheurs... ne jurent que par elle, car elle laisse entrevoir des perspectives économiques illimitées ainsi que l'émergence d'un monde partout sécurisé, optimisé et fluidifié. L'objet de cet enivrement, c'est l'intelligence artificielle. Elle génère pléthore de discours qui occultent sa principale fonction : énoncer la vérité. Elle se dresse comme une puissance habilitée à expertiser le réel de façon plus fiable que nous-mêmes.
L'intelligence artificielle est appelée, du haut de son autorité, à imposer sa loi, orientant la conduite des affaires humaines. Désormais, une technologie revêt un "pouvoir injonctif" entraînant l'éradication progressive des principes juridico-politiques qui nous fondent, soit le libre exercice de notre faculté de jugement et d'action. Chaque énonciation de la vérité vise à générer quantité d'actions tout au long de notre quotidien, faisant émerger une " main invisible automatisée", où le moindre phénomène du réel se trouve analysé en vue d'être monétisé ou orienté à des fins utilitaristes.
Il s'avère impératif de s'opposer à cette offensive antihumaniste et de faire valoir, contre une rationalité normative promettant la perfection supposée en toute chose, des formes de rationalité fondées sur la pluralité des êtres et l'incertitude inhérente à la vie. Tel est l'enjeu politique majeur de notre temps. Ce livre procède à une anatomie au scalpel de l'intelligence artificielle, de son histoire, de ses caractéristiques, de ses domaines d'application, des intérêts en jeu, et constitue un appel à privilégier des modes d'existence fondés sur de tout autres aspirations.
C'est l'obsession de l'époque. Entreprises, politiques, chercheurs... ne jurent que par elle, car elle laisse entrevoir des perspectives économiques illimitées ainsi que l'émergence d'un monde partout sécurisé, optimisé et fluidifié. L'objet de cet enivrement, c'est l'intelligence artificielle. Elle génère pléthore de discours qui occultent sa principale fonction : énoncer la vérité. Elle se dresse comme une puissance habilitée à expertiser le réel de façon plus fiable que nous-mêmes.
L'intelligence artificielle est appelée, du haut de son autorité, à imposer sa loi, orientant la conduite des affaires humaines. Désormais, une technologie revêt un "pouvoir injonctif" entraînant l'éradication progressive des principes juridico-politiques qui nous fondent, soit le libre exercice de notre faculté de jugement et d'action. Chaque énonciation de la vérité vise à générer quantité d'actions tout au long de notre quotidien, faisant émerger une " main invisible automatisée", où le moindre phénomène du réel se trouve analysé en vue d'être monétisé ou orienté à des fins utilitaristes.
Il s'avère impératif de s'opposer à cette offensive antihumaniste et de faire valoir, contre une rationalité normative promettant la perfection supposée en toute chose, des formes de rationalité fondées sur la pluralité des êtres et l'incertitude inhérente à la vie. Tel est l'enjeu politique majeur de notre temps. Ce livre procède à une anatomie au scalpel de l'intelligence artificielle, de son histoire, de ses caractéristiques, de ses domaines d'application, des intérêts en jeu, et constitue un appel à privilégier des modes d'existence fondés sur de tout autres aspirations.

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1 Coup de cœur
de nos libraires
Mathilde Le GuayDecitre Part-Dieu
3/5
«  Les choses jouent le rôle des hommes, et les hommes jouent le rôle des choses...
..... ; c’est la racine du mal. »  Simone Weil  , in La Condition Ouvrière. Eric Sadin se bat avec vaillance, constance et pertinence contre l'automatisation de la vie depuis fort longtemps(« L'humanité Augmentée », « La Vie Algorithmique »-tous deux aussi chez Agone) Ce livre en est un développement de plus, de cette lutte contre l'abjection qui consiste à abandonner notre pensée-action pour nous laisser interner volontairement dans un mécanisme inhumain, mais éminemment rentable (tout au moins pour quelques-uns,..) d'enregimentement de nos conduites. Mais il tourne un peu en rond, à en appeler systématiquement à « un socle commun de valeurs nous fondant », à même selon lui de nous sauver d'un destin funeste. Il retarde, même, tant du reste nous y sommes arrivés à un tel terme, de ce destin, qu'on ne pourra bientôt plus sortir de chez soi sans s'aviser d'abord d'avoir suffisamment capitalisé de bons points comportementaux de bons consommateurs (pardon, « citoyens »-cf le crédit Social Chinois -je noircis et grossis le trait, on l'aura compris..). Heidegger déjà en était conscient, qui écrivait : « carence de ce qui devrait conduire de manière essentielle : le signe en est : le manque de volonté de savoir commun ; manquent leur fondement, leur sol, le chemin et l'air qu'ils réclament -manque d'abord de réalité éprouvée en commun, et avant cela de réalité à laquelle aspirer ; et cela, parce que partout et depuis longtemps règne l'absence de force capable de susciter l'être en en dessinant l'injonction ». p73 aphorisme 152 des Réflexions 2-6 des Cahiers Noirs de 1931/1938. Mais « IA » reste un livre à lire, car il a le mérite de faire entendre une voix dissonante dans le concert de louanges partout de mise quant aux mérites de l'IA, à peine bémolisé ça et là sur le sempiternel thème de la sécurité (les fameuses données personnelles, qui ne sont que l'arbre qui cache la forê t..ou le doigt que l'imbécile regarde au lieu de l'objet montré...) ; cependant, on ne saurait en rester là. Une déconstruction plus complète de ce qu'il nomme la raison instrumentale , une dissection radicale et précise, aussi bien diachronique que synchronique, de l'utilitarisme (et du culte subséquent de l'évaluation des humains à interroger sous l'angle d'un possible affront à leur dignité) comme seul horizon philosophique universel reste à mener, avec la critique de l'oppression néolibérale qui en découle -tout cela n'est pas suffisamment approfondi et détaillé ici...Articulée à cela, une étude rigoureuse des conséquences sociales et psychologiques de la mise sous processeurs de toutes nos décisions, une enquête vaste sur la grande monitorisation de toutes nos affaires manque également. Bref, j'attends encore le Grand Livre sur l'IA...Et suggère au passage de jeter un œil sur le déjà « vieux » (pré IA)« Le navigateur obsolète » de Virgile Starck aux Belles-Lettres, mais aussi « itinéraire d'un robot tueur » de Marie-des-Neiges Ruffo au Pommier,ainsi que sur « Théorie du drone »de Grégoire Chamayou à La Fabrique . Et il y a aussi Baudouin de Bodinat, Anders, Arendt, Kant, Spinoza..Ok j'arrête... Bonnes lectures et réflexions : qu'attendons-nous réellement de l'intelligence, qu'elle soit humaine ou artificielle, voire végétale, et que pouvons- nous et surtout devrions -nous, en attendre ? Merci à Eric Sadin de nourrir le débat et de nous mettre sur la voie : il faut relire Simone Weil, lire les parutions qui en appellent à la sortie de l'anthropocène capitaliste (éditions Dehors, le Seuil/Anthropocène) afin de résister à une deshumanisation déjà partout bien engagée...Cette fois j'arrête vraiment. .Question subsidiaire en guise d'illustration de la polémique sous-jacente : quelle sont les différences et points communs entre Alexandre Grothendieck et Cédric Villani ? (hasard de l'histoire et/ou logique magico-épistémologique, André VVeil, frère de Simone et grand mathématicien lui aussi, ouvrit la voie des travaux sur la géométrie algébrique et la théorie des nombres du grand Grothendieck..)
..... ; c’est la racine du mal. »  Simone Weil  , in La Condition Ouvrière. Eric Sadin se bat avec vaillance, constance et pertinence contre l'automatisation de la vie depuis fort longtemps(« L'humanité Augmentée », « La Vie Algorithmique »-tous deux aussi chez Agone) Ce livre en est un développement de plus, de cette lutte contre l'abjection qui consiste à abandonner notre pensée-action pour nous laisser interner volontairement dans un mécanisme inhumain, mais éminemment rentable (tout au moins pour quelques-uns,..) d'enregimentement de nos conduites. Mais il tourne un peu en rond, à en appeler systématiquement à « un socle commun de valeurs nous fondant », à même selon lui de nous sauver d'un destin funeste. Il retarde, même, tant du reste nous y sommes arrivés à un tel terme, de ce destin, qu'on ne pourra bientôt plus sortir de chez soi sans s'aviser d'abord d'avoir suffisamment capitalisé de bons points comportementaux de bons consommateurs (pardon, « citoyens »-cf le crédit Social Chinois -je noircis et grossis le trait, on l'aura compris..). Heidegger déjà en était conscient, qui écrivait : « carence de ce qui devrait conduire de manière essentielle : le signe en est : le manque de volonté de savoir commun ; manquent leur fondement, leur sol, le chemin et l'air qu'ils réclament -manque d'abord de réalité éprouvée en commun, et avant cela de réalité à laquelle aspirer ; et cela, parce que partout et depuis longtemps règne l'absence de force capable de susciter l'être en en dessinant l'injonction ». p73 aphorisme 152 des Réflexions 2-6 des Cahiers Noirs de 1931/1938. Mais « IA » reste un livre à lire, car il a le mérite de faire entendre une voix dissonante dans le concert de louanges partout de mise quant aux mérites de l'IA, à peine bémolisé ça et là sur le sempiternel thème de la sécurité (les fameuses données personnelles, qui ne sont que l'arbre qui cache la forê t..ou le doigt que l'imbécile regarde au lieu de l'objet montré...) ; cependant, on ne saurait en rester là. Une déconstruction plus complète de ce qu'il nomme la raison instrumentale , une dissection radicale et précise, aussi bien diachronique que synchronique, de l'utilitarisme (et du culte subséquent de l'évaluation des humains à interroger sous l'angle d'un possible affront à leur dignité) comme seul horizon philosophique universel reste à mener, avec la critique de l'oppression néolibérale qui en découle -tout cela n'est pas suffisamment approfondi et détaillé ici...Articulée à cela, une étude rigoureuse des conséquences sociales et psychologiques de la mise sous processeurs de toutes nos décisions, une enquête vaste sur la grande monitorisation de toutes nos affaires manque également. Bref, j'attends encore le Grand Livre sur l'IA...Et suggère au passage de jeter un œil sur le déjà « vieux » (pré IA)« Le navigateur obsolète » de Virgile Starck aux Belles-Lettres, mais aussi « itinéraire d'un robot tueur » de Marie-des-Neiges Ruffo au Pommier,ainsi que sur « Théorie du drone »de Grégoire Chamayou à La Fabrique . Et il y a aussi Baudouin de Bodinat, Anders, Arendt, Kant, Spinoza..Ok j'arrête... Bonnes lectures et réflexions : qu'attendons-nous réellement de l'intelligence, qu'elle soit humaine ou artificielle, voire végétale, et que pouvons- nous et surtout devrions -nous, en attendre ? Merci à Eric Sadin de nourrir le débat et de nous mettre sur la voie : il faut relire Simone Weil, lire les parutions qui en appellent à la sortie de l'anthropocène capitaliste (éditions Dehors, le Seuil/Anthropocène) afin de résister à une deshumanisation déjà partout bien engagée...Cette fois j'arrête vraiment. .Question subsidiaire en guise d'illustration de la polémique sous-jacente : quelle sont les différences et points communs entre Alexandre Grothendieck et Cédric Villani ? (hasard de l'histoire et/ou logique magico-épistémologique, André VVeil, frère de Simone et grand mathématicien lui aussi, ouvrit la voie des travaux sur la géométrie algébrique et la théorie des nombres du grand Grothendieck..)