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Le plus déroutant peut-être des romans de Stifter (1805-1868), qui fut lui-même, la figure la plus singulière du post-romantisme allemand. Un adolescent rend visite à son oncle, un vieux célibataire qui vit cloîtré dans un étrange domaine : une île au milieu d'un lac perdu dans les montagnes. L'oncle parle peu, n'a pas l'air commode. A la fin du séjour, et sans que rien entre eux soit clairement formulé, il aura légué au garçon son bien le plus précieux l'esprit de solitude.
Tout en feignant de n'évoquer que la vie la plus ordinaire, Stifter nous conduit à écouter entre les mots la voix de la différence, du désir d' " être soi " envers et contre tout. Dès lors s'explique-t-on l'admiration qu'un Nietzsche a pu porter à cette oeuvre.