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Dans ce petit opuscule paru en 1933, Berdiaeff réfléchit à l'aide de profondes intuitions sur ce qui constitue pour lui "la plus grande révolution, voire la plus terrible de toute l'histoire humaine", l'apparition de la machine et son corolaire conceptuel qu'est la technique. Petite méditation profonde et originale, à la langue élégante, ce texte est l'occasion pour Berdiaeff de poser le problème de la technique sous les angles métaphysiques et sociologiques, d'affirmer que le monde moderne ne permettra pas de revenir en arrière, comme ont pu le désirer certains romantiques, et de décrire en elle une nouvelle réalité, réalité paradoxale non dépourvue de danger pour l'individu comme pour l'âme à laquelle il convient d'opposer une réponse spirituelle.
L'ère de la technique
Voici un petit essai extrèmement dense et non moins percutant ; on peut ne pas etre d'accord avec ses conclusions tout en en admirant la puissance d'argumentation et la hauteur de vue...
Nicolas Berdiaeff fut un des plus grands représentants de l'existentialisme chrétien, influença grandement le personnalisme et s'opposa à toute forme d'oppression, qu'elle soit sociale, politique ou religieuse-il secourut de nombreux juifs pendant la seconde guerre mondiale- et se montra à bien des égards visionnaire...
A lire (attentivement...) dès lors qu'on s'intéresse aux rapports qu'entretient l'homme avec la technique.
"L'époque technique exige de l'homme la fabrication d'un maximum de produits au prix d'un minimum d'efforts. L'homme y devient un moyen de production, un outil professionnel ; l'objet est érigé au-dessus de lui." p 22
"(...) la force exigée avant tout de l'homme est la force spirituelle qui l'empèchera d'etre asservi à la technique et d'etre anéanti par elle. (...)c'est pour lui une question de vie ou de mort". p 45
"Le monde se déshumanise et la machine n'est qu'une projection de ce processus."p 56
" Ce qui libérait l'homme doit etre accepté, ce qui l'asservissait doit etre rejeté".p 58