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La tendresse est de tous les poèmes, de toutes les chansons évoquant la relation intime entre les humains. Dans une famille, dans un couple, entre amis, entre inconnus, lorsque l'amour n'a pas, ou n'a plus, sa place, on parle de tendresse. Comme si l'amour étant un mot galvaudé, la pudeur se prêtait plus aisément, et plus justement, à ce sentiment en apparence anodin, dégagé de tout engagement, libre de toute expression et manifestation.
Quand l'amour, coupable de tous les intérêts, de tous les négoces, de toutes les fausses déclarations, cède parfois à toutes les tentations de haines, et prend des visages contraires, la tendresse n'est qu'authenticité, vérité, plénitude... C'est uniquement "si tu peux être fort sans cesser d'être tendre que tu seras un Homme", dit Kipling. L'auteur entraîne ainsi le lecteur vers une définition de cette tendresse qui adapte aux humains la pureté d'un Amour divin, parfait et universel qui resterait certainement inaccessible à la condition humaine.
Cet Amour divin à l'échelle humaine, ainsi qu'il nomme la tendresse, est probablement le seul défi valable de tout être dans son chemin vers sa perfection. Qui de nous ne s'est jamais laissé envahir par un élan de tendresse ? Sans en savoir ni les causes, ni la finalité. Face à soi-même, à l'univers, à Dieu, à son prochain, aux mystères de la vie, à son couple... la tendresse n'a jamais fait l'objet d'une étude aussi complète et précise.
