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L'écriture du désir.
La quête vertigineuse de l'autre se confond avec la quête impossible du monde, l'appel obsessionnel du désir avec l'appel du néant. La violence de la projection vers l'autre et dans l'autre submerge tous les codes, transgresse tous les interdits. Il n'y a pas de désirs conformes,mesurés, équilibrés, acceptables : cannibale, le désir est l'envers de l'être - la part maudite et inavouable de soi que l'homme chérit dans son coeur.
Je pense comme une fille enlève sa robe. À l'extrémité de son mouvement, la pensée est l'impudeur, l'obscénité même, dit Baudelaire. Le désordre des corps appelle avec son chaos le bouleversement des lieux, des repères, des identités. L'écriture du désir trace une parole à flanc de ténebre. Le sexe et la mort deviennent les deux faces de l'éternité. Les scènes du récit se passent dans un univers d’usines désaffectées et de villes dévastés, avec comme fond sonore le bruits des bombes et la rumeurs des combats, plaçant ainsi cette écriture du désir dans une contemporanéité politique qui donne à ces acteurs une dimension supplémentaires, celle d’être les « ouvriers » (au sens d’être prolétarisés) de ce désastre.