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Cent ans de discours ou le théâtre de l'illusoire. A Trèves, à Autun, à Bordeaux, d'obscurs orateurs des Gaules ou des personnalités de l'Empire célèbrent rituellement la gloire de Maximien, Constantin, Julien et Théodose. Leurs discours opposent à la précarité d'un pouvoir tempéré par l'assassinat, l'absolue perfection d'une figure impériale ancrée dans la tradition. Héritiers, ils se veulent gardiens de la Romanité.
Courtisans, ils tissent dans l'imaginaire les réseaux de la régulation sociale et politique, autour d'un dominos, imago mundi. Acteurs, ces professeurs livrent la guerre des mots en uniforme d'apparat. Aux 3e et 4e siècles, moment décisif de la restructuration de l'Etat romain qui vise une catholicité et une orthodoxie régulatrices, que signifient donc cette dîme verbale et ces cérémonies ? Comment la rhétorique officielle, mémoire active, intervient.elle pour maîtriser les contradictoires exigences d'élargissement de la souveraineté et d'émiettement du pouvoir ?