A l’instar d’un Meursault, ou d’un Fiodor Pavlovitch Karamazov, il est des personnages qui vous happent, vous intriguent, qu’on admire ou qu’on exècre. Assurément, la Vieille fait partie de ces êtres.
Elle vous envahit, vous attrape dans ses tentacules, vous ingurgite dans sa panse gigantesque, et vous recrache dans son vomis de souvenirs et d’histoires. On n’irait pas dans un restaurant quatre étoiles en sa compagnie, non, car tout en elle n’est que luxure et abjection, souillure et déjection, scatologie et dépravation. Une fois l’intimité de son antre violée, après
avoir fait abstraction de l’environnement excrémentiel de ce réduit sordide, au milieu des rats et d’un décor dantesque, un être altier et détruit, attachant et repoussant, sublime et déroutant accueille les « naufragés de la vie ». Parmi eux, il y a Gino, le pianiste éploré, puis Momo, le colosse noir qui pour se rassurer lui tète le sein. Elle vous écoute, et en échange de vos souvenirs vous raconte les siens, vous extirpe vos tourment, vous insuffle la passion. Parce que l’imaginaire, le rêve apaisent les tourments, parce que la passion est plus forte que l’amour conjugal, le narrateur s’abandonne dans cette Auberge des pauvres, dans les bras de cette Vieille.
Un roman élégiaque entre rêve et réalité, où Naples et la Vieille s’entremêlent pour ne former qu’une seule entité, à la fois folle et charnelle, où le narrateur sortira vainqueur de sa schizophrénie, personnage libre et vivant, car si l’ennui et la médiocrité l’ont poussé vers Naples, la passion et le rêve lui apprendront la vie, mais également que l’imaginaire ne suffit pas pour vivre.
Dans un ton violent et parfois cru, Tahar Ben Jelloun nous convie dans un roman surprenant et captivant à nous interroger sur le bonheur conjugal, la passion et le pouvoir de l’imaginaire. Des personnages hauts en couleur, le monstre antisémite Pipo, le narrateur éperdu et dubitatif, Momo le naïf attachant, l’inconsolable Gino, et une fascinante Vieille, qui vous marquent. Une auberge des pauvres qui vous garantira un accueil cinq étoiles.
Magnifique auberge
A l’instar d’un Meursault, ou d’un Fiodor Pavlovitch Karamazov, il est des personnages qui vous happent, vous intriguent, qu’on admire ou qu’on exècre. Assurément, la Vieille fait partie de ces êtres.
Elle vous envahit, vous attrape dans ses tentacules, vous ingurgite dans sa panse gigantesque, et vous recrache dans son vomis de souvenirs et d’histoires. On n’irait pas dans un restaurant quatre étoiles en sa compagnie, non, car tout en elle n’est que luxure et abjection, souillure et déjection, scatologie et dépravation. Une fois l’intimité de son antre violée, après avoir fait abstraction de l’environnement excrémentiel de ce réduit sordide, au milieu des rats et d’un décor dantesque, un être altier et détruit, attachant et repoussant, sublime et déroutant accueille les « naufragés de la vie ». Parmi eux, il y a Gino, le pianiste éploré, puis Momo, le colosse noir qui pour se rassurer lui tète le sein. Elle vous écoute, et en échange de vos souvenirs vous raconte les siens, vous extirpe vos tourment, vous insuffle la passion. Parce que l’imaginaire, le rêve apaisent les tourments, parce que la passion est plus forte que l’amour conjugal, le narrateur s’abandonne dans cette Auberge des pauvres, dans les bras de cette Vieille.
Un roman élégiaque entre rêve et réalité, où Naples et la Vieille s’entremêlent pour ne former qu’une seule entité, à la fois folle et charnelle, où le narrateur sortira vainqueur de sa schizophrénie, personnage libre et vivant, car si l’ennui et la médiocrité l’ont poussé vers Naples, la passion et le rêve lui apprendront la vie, mais également que l’imaginaire ne suffit pas pour vivre.
Dans un ton violent et parfois cru, Tahar Ben Jelloun nous convie dans un roman surprenant et captivant à nous interroger sur le bonheur conjugal, la passion et le pouvoir de l’imaginaire. Des personnages hauts en couleur, le monstre antisémite Pipo, le narrateur éperdu et dubitatif, Momo le naïf attachant, l’inconsolable Gino, et une fascinante Vieille, qui vous marquent. Une auberge des pauvres qui vous garantira un accueil cinq étoiles.