Olivier Bleys a déjà publié deux très beaux livres “Le maitre de café” et dernièrement “Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes” qui nous parle d’un monde où la lenteur retrouverait toute sa place, un monde qui marcherait à contre courant du nôtre. Olivier Bleys n’est pas seulement un écrivain qui tente de penser les conditions d’une autre façon de vivre, c’est aussi un homme qui marche, l’un de ces aventuriers qui sait où se trouve le véritable sens de l’existence. Chaque année il part un mois faire le tour du monde. “De là – d’un immense
appétit d’espace et d’un élan irrépressible à marcher - est né le projet don’t ce livre rend témoignage : un tour du monde à pied par étapes. Une circumanbulation complète, réalisée sans user d’aucun véhicule ni prendre aucun raccourci, au terme de laquelle j’espère loger mon dernier pas dans l’empreinte du premier.”
Bleys va partir de d’un petit village du Tarn, Pampelone, et commencer une traverser de l’Europe vers l’Est sans jamais dévier de son cap. “Et voici les premiers pas du tour du monde à pied. A vrai dire, ils ont tout de foulées ordinaires, celles qu’on déroule sans y penser sur un trottoir, où celle, à peine plus attentives, qui entame une promenade digestive d’après déjeuner.”
Nous voilà donc sur les routes en sa compagnie partageant ses petits plaisirs, ses moments de solitude et ses rencontres mais aussi ses coups de blues. Son Son périple va l’amener à la frontière ukrainienne en passant, après avoir traversé la France, par la Suisse l’Italie, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie. L’année suivant il repartira de son point d’arrivée ukrainien. Mais marcher tous les jours exige une discipline qui ne peut cependant rien contre les éléments: la pluie qui vous glace en quelques minutes où la canicule qui vous interdit d’avancer après treize heures. Olivier Bleys se plait à se considérer comme un homme ordinaire et il attaque son tour du monde à 45 ans, en d’autres termes il se doit de respecter son organisme pour mener son entreprise à son terme. On est très loin de la recherche de la performance. On prend du plaisir à s’arrêter sur le bords des routes ou au sommet des vallées pour goûter simplement au plaisir d’être au monde. Il puis il y a ces moments de pure poésie que Bleys distille dans son récit et qui nous font regretter de ne pas partager cette aventure. Ainsi ce délicieux moment hongrois : “Vers minuit, une lune jaune et mafflue monte sur l’horizon. Le champ borde une voie ferrée. Toutes les heures environ, un petit train provincial, une locomotive et deux wagons aux vitres brillamment éclairées, file dans la nuit comme un jouet lumineux.”
“L”art de la marche” plaira autant aux marcheurs qu’à ceux qui voyagent dans leur tête. C’est un récit à hauteur d’hommes qui renvoie à la nature profonde de notre existence qui peut s’envisager comme un voyage sans fin… que l’on ferait à pied évidemment.
ARCHIBALD PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Olivier Bleys a déjà publié deux très beaux livres “Le maitre de café” et dernièrement “Discours d’un arbre sur la fragilité des hommes” qui nous parle d’un monde où la lenteur retrouverait toute sa place, un monde qui marcherait à contre courant du nôtre. Olivier Bleys n’est pas seulement un écrivain qui tente de penser les conditions d’une autre façon de vivre, c’est aussi un homme qui marche, l’un de ces aventuriers qui sait où se trouve le véritable sens de l’existence. Chaque année il part un mois faire le tour du monde. “De là – d’un immense appétit d’espace et d’un élan irrépressible à marcher - est né le projet don’t ce livre rend témoignage : un tour du monde à pied par étapes. Une circumanbulation complète, réalisée sans user d’aucun véhicule ni prendre aucun raccourci, au terme de laquelle j’espère loger mon dernier pas dans l’empreinte du premier.”
Bleys va partir de d’un petit village du Tarn, Pampelone, et commencer une traverser de l’Europe vers l’Est sans jamais dévier de son cap. “Et voici les premiers pas du tour du monde à pied. A vrai dire, ils ont tout de foulées ordinaires, celles qu’on déroule sans y penser sur un trottoir, où celle, à peine plus attentives, qui entame une promenade digestive d’après déjeuner.”
Nous voilà donc sur les routes en sa compagnie partageant ses petits plaisirs, ses moments de solitude et ses rencontres mais aussi ses coups de blues. Son Son périple va l’amener à la frontière ukrainienne en passant, après avoir traversé la France, par la Suisse l’Italie, la Slovénie, la Croatie et la Hongrie. L’année suivant il repartira de son point d’arrivée ukrainien. Mais marcher tous les jours exige une discipline qui ne peut cependant rien contre les éléments: la pluie qui vous glace en quelques minutes où la canicule qui vous interdit d’avancer après treize heures. Olivier Bleys se plait à se considérer comme un homme ordinaire et il attaque son tour du monde à 45 ans, en d’autres termes il se doit de respecter son organisme pour mener son entreprise à son terme. On est très loin de la recherche de la performance. On prend du plaisir à s’arrêter sur le bords des routes ou au sommet des vallées pour goûter simplement au plaisir d’être au monde. Il puis il y a ces moments de pure poésie que Bleys distille dans son récit et qui nous font regretter de ne pas partager cette aventure. Ainsi ce délicieux moment hongrois : “Vers minuit, une lune jaune et mafflue monte sur l’horizon. Le champ borde une voie ferrée. Toutes les heures environ, un petit train provincial, une locomotive et deux wagons aux vitres brillamment éclairées, file dans la nuit comme un jouet lumineux.”
“L”art de la marche” plaira autant aux marcheurs qu’à ceux qui voyagent dans leur tête. C’est un récit à hauteur d’hommes qui renvoie à la nature profonde de notre existence qui peut s’envisager comme un voyage sans fin… que l’on ferait à pied évidemment.
ARCHIBALD PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)