L'argent du Potosi.. Coercition et marché dans l'Amérique coloniale

Par : Enrique Tandeter

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  • Nombre de pages284
  • PrésentationBroché
  • Poids0.445 kg
  • Dimensions15,0 cm × 22,0 cm × 2,0 cm
  • ISBN2-7132-1235-9
  • EAN9782713212352
  • Date de parution01/12/1997
  • CollectionRecherches d'histoire sociale
  • ÉditeurEHESS

Résumé

" C'est grâce à cette mine que se maintient la Castille, que Rome est Rome, que le Pape est le Pape et que le Roi est le monarque du monde ", disait du Potosi le chroniqueur indien Felipe Guaman Poma de Ayala. Les richesses extraites de ses entrailles ont alimenté le commerce entre l'Amérique, l'Europe et l'Extrême-Orient. La mita, le travail obligatoire de contingents annuels de tributaires indiens, a permis pendant deux siècles et demi la splendeur puis la survie du Potosi : quels sont les mécanismes économiques et les logiques sociales qui sous-tendent une telle continuité dans la longue durée ? A cette question, qui met en cause la société coloniale dans son ensemble, Enrique Tandeter répond de façon magistrale. Il étudie, au-delà de l'histoire institutionnelle de la mita, son fonctionnement dans le concret des intérêts et des rapports de force des acteurs. La macro-analyse - production de métal précieux, valeur marchande de l'argent, prix, rente, profit, salaires - se combine étroitement à la micro-analyse de la rentabilité et de l'organisation du travail à l'échelle des unités d'exploitation. C'est une belle leçon d'histoire que de restituer, comme le fait brillamment Enrique Tandeter, une société dans sa complexité et sa singularité, tout en dégageant rigoureusement des principes explicatifs de portée générale. C'est aussi l'un des résultats de cet ouvrage que d'éclairer le processus même du métissage culturel, ce phénomène majeur de l'évolution des sociétés andines à l'époque coloniale. Potosi, à la fois bout du monde et centre du monde ; lieu mythique où affluent, contraints ou librement, d'innombrables migrants : les mécanismes de la " rente mitaya " ainsi que les particularités du kajcheo (activité populaire de production) rendent compte de ce creuset où s'élaborent tant l'indianité que l'univers métis. Enrique Tandeter démontre ainsi comment une étude exemplaire d'histoire économique peut aussi fournir une réponse à des questions éminemment anthropologiques.
" C'est grâce à cette mine que se maintient la Castille, que Rome est Rome, que le Pape est le Pape et que le Roi est le monarque du monde ", disait du Potosi le chroniqueur indien Felipe Guaman Poma de Ayala. Les richesses extraites de ses entrailles ont alimenté le commerce entre l'Amérique, l'Europe et l'Extrême-Orient. La mita, le travail obligatoire de contingents annuels de tributaires indiens, a permis pendant deux siècles et demi la splendeur puis la survie du Potosi : quels sont les mécanismes économiques et les logiques sociales qui sous-tendent une telle continuité dans la longue durée ? A cette question, qui met en cause la société coloniale dans son ensemble, Enrique Tandeter répond de façon magistrale. Il étudie, au-delà de l'histoire institutionnelle de la mita, son fonctionnement dans le concret des intérêts et des rapports de force des acteurs. La macro-analyse - production de métal précieux, valeur marchande de l'argent, prix, rente, profit, salaires - se combine étroitement à la micro-analyse de la rentabilité et de l'organisation du travail à l'échelle des unités d'exploitation. C'est une belle leçon d'histoire que de restituer, comme le fait brillamment Enrique Tandeter, une société dans sa complexité et sa singularité, tout en dégageant rigoureusement des principes explicatifs de portée générale. C'est aussi l'un des résultats de cet ouvrage que d'éclairer le processus même du métissage culturel, ce phénomène majeur de l'évolution des sociétés andines à l'époque coloniale. Potosi, à la fois bout du monde et centre du monde ; lieu mythique où affluent, contraints ou librement, d'innombrables migrants : les mécanismes de la " rente mitaya " ainsi que les particularités du kajcheo (activité populaire de production) rendent compte de ce creuset où s'élaborent tant l'indianité que l'univers métis. Enrique Tandeter démontre ainsi comment une étude exemplaire d'histoire économique peut aussi fournir une réponse à des questions éminemment anthropologiques.