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Par-delà le vortex s'étend l'Archipel du Rêve, une zone de neutralité épargnée par la guerre qui ravage les continents austral et septentrional. On rêve d'y séjourner et, une fois prisonnier de ses langueurs tropicales, on ne peut que succomber à une autre forme de guerre, celle que se livrent les êtres de désir et de pouvoir qui peuplent les différentes îles de cette géographie hors du temps, singulière en diable.
Construction intellectuelle qui relève autant de l'anticipation à l'anglaise que du roman psychologique mâtiné d'érotisme, L'Archipel du Rêve est l'un des plus beaux ouvrages de Christopher Priest : un maelström de récits interconnectés qui nous ramène aux apocalypses poétiques de J.G. Ballard.
îles imaginaires
Après avoir créé un monde imaginaire dans la fontaine pétrifiante, Christopher Priest développe son univers dans un recueil de nouvelles. L’archipel du rêve est immense. Il ceinture le monde au niveau de l’équateur et est composé de milliers d’îles toutes très différentes. Sa neutralité le préserve des guerres incessantes que les états du continent se livrent mais de nombreux réfugiés et déserteurs viennent y chercher refuge. L’écho du conflit est donc toujours bien présent et de nombreuses histoires sont d’ailleurs basées sur ce sujet. J’ai beaucoup aimé retrouver cet univers imaginaire qui s’était installé lentement dans la fontaine pétrifiante. L’archipel permet à l’auteur de laisser libre cours à son imagination. Souvent, ces nouvelles prennent une tournure fantastique et laisse le lecteur dans l’expectative. J’adore l’ambiance distillée par ces courts récits et j’ai beaucoup aimé ce livre qui conforte un peu plus mon opinion positive pour l’auteur.