Le poids du manque laisse en nous un sentiment de vide, une immobilité et un refus qui nous maintiennent étrangers à nous-mêmes. Nous en accusons ceux qui nous ont privés: les parents qui n'ont jamais assez donné. Nous nous en voulons d'avoir manqué en nous de ce qui aurait su attirer leurs dons. Et c'est un cercle vicieux!
Pour réparer, nous ne cessons de rejeter et de parfaire. Quand il suffit de nous défaire du mythe du manque que nous perpétuons par l'autoprivation.
Comment faire? Passer par le non-faire. Juste être. Faire face à un manque. Sans option. Sans jugement. Assez longtemps pour avoir le temps de rencontrer la force qui nous tient au fond: notre ressentiment.
Et puis, consentir à notre tristesse. Celle immense et sensée qui dit notre impuissance à changer le réel. Celle aussi qui est notre plus intime tendresse envers nous-mêmes. La laisser nous tirer de l'amertume et de l'absurdité où nous étions confinés.
L'arc-en-soi nous accompagne dans notre solitude. Celle de "notre être unique mais non déchu", écrit l'auteur. Avec lui, nous découvrons cet "état renouvelé d'inconnaissance" d'où jaillit le vif de notre être. L'état merveilleux d'un présent intact affranchi de nos mémoires de manque.
Josette Ghedin Stanké
Le poids du manque laisse en nous un sentiment de vide, une immobilité et un refus qui nous maintiennent étrangers à nous-mêmes. Nous en accusons ceux qui nous ont privés: les parents qui n'ont jamais assez donné. Nous nous en voulons d'avoir manqué en nous de ce qui aurait su attirer leurs dons. Et c'est un cercle vicieux!
Pour réparer, nous ne cessons de rejeter et de parfaire. Quand il suffit de nous défaire du mythe du manque que nous perpétuons par l'autoprivation.
Comment faire? Passer par le non-faire. Juste être. Faire face à un manque. Sans option. Sans jugement. Assez longtemps pour avoir le temps de rencontrer la force qui nous tient au fond: notre ressentiment.
Et puis, consentir à notre tristesse. Celle immense et sensée qui dit notre impuissance à changer le réel. Celle aussi qui est notre plus intime tendresse envers nous-mêmes. La laisser nous tirer de l'amertume et de l'absurdité où nous étions confinés.
L'arc-en-soi nous accompagne dans notre solitude. Celle de "notre être unique mais non déchu", écrit l'auteur. Avec lui, nous découvrons cet "état renouvelé d'inconnaissance" d'où jaillit le vif de notre être. L'état merveilleux d'un présent intact affranchi de nos mémoires de manque.
Josette Ghedin Stanké