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"Charlotte m'appelle d'Israël. Nous étions dans la même classe à Montélimar. Elle a été arrêtée après moi, mais je ne l'ai pas croisée à Birkenau. — Qu'est-ce que tu fais en ce moment ? demande-t-elle. — Je travaille sur l'amour. Un silence alors, comme si le mot amour s'égarait, se cognait dans sa tête. — L'amour au camp ou quoi ? — Après les camps. — Ah, c'est mieux. L'amour au camp, j'en n'ai pas vu beaucoup.
— Moi non plus." Comment aimer, s'abandonner, désirer, jouir, quand on a été déportée à quinze ans ? Retrouvant à quatre-vingt-neuf ans des lettres échangées avec les hommes de sa vie, Marceline Loridan-Ivens se souvient...
Une leçon de vie sur l'amour
Après avoir écrit un livre adressé à son père « Et tu n’es pas revenu », Marceline Loridan-Ivens nous offre un beau texte sur son douloureux parcours amoureux après le retour des camps de la mort.
Toute sa vie, Marceline a conservé sa « valise de l’amour » contenant les lettres de ses multiples amants et admirateurs. Une par une, elle les redécouvre et nous les commente en se fiant à sa mémoire alors que sa vue lui joue des tours et se voile. Elle s’interroge sur l’agressivité, les frustrations contenues dans certaines lettres et sur ses réponses non moins directes. On y découvre notamment le lyrisme fougueux d’un certain George Perec, transi d’amour.
Sans aucun tabou, Marceline nous raconte sa vision de la vie à deux ou à trois avec lucidité et ce franc-parler inimitable qui nous ravit. Ce livre est une belle leçon de vie sur l’amour.