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Marguerite Duras est incontestablement une institution dans la littérature contemporaine. En ouvrant L'Amant, on retrouve aussitôt l'univers d'Un barrage contre le Pacifique qui a contribué à la révéler : l'Indochine française, avec ses charmes et ses poisons. La famille de la narratrice vit autour de la mère, personnage redouté qui adule son fils voyou ; le manque d'argent plane sur leur vie quotidienne.
L'amant est un Chinois de Cholen, qui permet à la jeune fille de s'affranchir, de sa famille, de l'indigence et des conventions de la société coloniale. Plus âgé qu'elle, il lui ouvre un monde inconnu, où le plaisir a sa place. Et puis, il y a le style Duras, reconnaissable entre tous, que Le Figaro qualifiait à la sortie du livre "d'écriture du désastre, haletante parfois, le plus souvent incantatoire".
Le jury du Goncourt peut-il récompenser une romancière de soixante-dix ans ? Cette question a surgi en 1984. Depuis, elle ne s'est plus jamais posée. Etienne de Montety directeur du Figaro littéraire
Photographique
Les phrases sont longues, aussi sinueuses que le Mékong qui baigne ce récit. La plume est vive, "courante" du propre aveu de Marguerite Duras. Elle qualifie ainsi sa tendance à passer d'un sujet à l'autre, tout étant lié sans l'être directement. De ce fait, elle laisse beaucoup d'espace au lecteur qui, pourtant, étouffe parfois dans ce livre ciselé et oxymorique, confession pudique mais comme libre de tout filtre (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/05/31/lamant-marguerite-duras/)