L'Afrique et les défis de l'OMC

Les difficultés que traverse l'Organisation mondiale du commerce (OMC) depuis le lancement du cycle des négociations de Doha, manifestées sans ambages lors de la conférence ministérielle de Cancun en septembre 2003, illustrent la complexité des enjeux d'intégration des pays en développement dans le système des échanges internationaux. Ces pays espèrent notamment utiliser ces négociations pour promouvoir l'accroissement des opportunités commerciales et, par conséquent, tirer avantage des réformes entreprises depuis le début de la décennie 1980. Les pays africains poursuivent aussi les négociations du volet commercial de l'accord de partenariat de Cotonou. Toutes ces négociations sont à placer dans le cadre des programmes respectifs d'intégration régionale et des autres questions de développement. Ces négociations présentent des défis tout particulier pour l'Afrique. A Doha, par exemple, le développement avait été placé au cœur des négociations mais, à la date de la conférence de Cancun, très peu de progrès avaient été réalisés, surtout en ce qui concerne les questions d'intérêt pour l'Afrique, tels que le traitement spécial et différencié, ou les négociations sur l'agriculture. Avec l'Europe les négociations bilatérales évolueront à terme vers la réciprocité des engagements, ce qui changera complètement la problématique connue par les pays d'Afrique dans leurs échanges commerciaux. De plus, la pression est forte pour élargir davantage la charge de travail, avec les questions dites de Singapore notamment. Tout cela devra s'appuyer sur des capacités humaines et institutionnelles fortement étriquées. Le présent ouvrage aborde cinq questions essentielles pour une intégration bénéfique à l'économie mondiale : la participation et le respect des engagements, le commerce des biens et celui des services, le cadre institutionnel et les politiques économiques, et les questions non commerciales, y compris les normes et les droits de propriété intellectuelle.