L'affreuse doctrine. Matérialisme et crise des moeurs au temps de Diderot

Par : Franck Salaün

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  • Nombre de pages456
  • PrésentationBroché
  • Poids0.57 kg
  • Dimensions14,5 cm × 20,9 cm × 3,2 cm
  • ISBN978-2-84174-657-6
  • EAN9782841746576
  • Date de parution23/04/2014
  • CollectionPhilosophie, épistémologie
  • ÉditeurKimé

Résumé

Notre époque croit à l'opinion publique, au libre arbitre, et à l'existence d'une relation de causalité entre les représentations et les comportements ; mais elle admet aussi l'inconséquence des individus. Ces façons d'envisager le rapport entre les croyances et les conduites doivent beaucoup aux débats du XVIIIe siècle sur les effets supposés des ouvrages philosophiques. A cet égard, le cas du matérialisme est exemplaire.
Présenté par ses contempteurs comme un monstre, une affreuse doctrine, un attentat contre les autorités, il est accusé d'être la cause cachée de la corruption des moeurs. C'est la thèse de l'avocat général Joly de Fleury, qui dénonce, en 1760, l'existence d'une "société formée pour soutenir le matérialisme, pour détruire la religion, pour inspirer l'indépendance, et nourrir la corruption des moeurs".
De son côté, Rousseau s'inquiète de la tendance des penseurs de son temps à "matérialiser toutes les opérations de l'âme". Cette situation est d'autant plus étonnante qu'au début du siècle le terme matérialisme était encore très rare. Que s'est-il passé ? Que cachent ces accusations ? D'après la Lettre au R P Berthier sur le matérialisme (1759), dont on trouvera ici le texte, accompagné d'une brève étude bibliographique par Claudette Fortuny, ces réactions excessives trahissent l'instrumentalisation de cette doctrine par différents groupes de pression.
Mais les stratégies mises en oeuvre par les champions de l'ordre établi et les avocats des différents courants du christianisme ont aussi pour effet de confirmer l'importance des questions agitées par ceux qu'ils nomment les philosophes, et qui ont en commun d'interroger le système de valeurs dominant, ouvrant ainsi la voie à une réforme de la société. Soupçonné d'être à la tête de ce groupe, Diderot avait déjà compris que les moeurs étaient précisément ce qu'il fallait penser. Ce livre, sensiblement augmenté par rapport à la version parue sous le titre L'Ordre des moeurs (Rimé, 1996), révèle le rôle crucial joué par les disputes sur la nature des moeurs dans l'émergence du phénomène des Lumières.
II constitue aussi une contribution importante au débat actuel sur la formation des individus et de l'opinion publique.
Notre époque croit à l'opinion publique, au libre arbitre, et à l'existence d'une relation de causalité entre les représentations et les comportements ; mais elle admet aussi l'inconséquence des individus. Ces façons d'envisager le rapport entre les croyances et les conduites doivent beaucoup aux débats du XVIIIe siècle sur les effets supposés des ouvrages philosophiques. A cet égard, le cas du matérialisme est exemplaire.
Présenté par ses contempteurs comme un monstre, une affreuse doctrine, un attentat contre les autorités, il est accusé d'être la cause cachée de la corruption des moeurs. C'est la thèse de l'avocat général Joly de Fleury, qui dénonce, en 1760, l'existence d'une "société formée pour soutenir le matérialisme, pour détruire la religion, pour inspirer l'indépendance, et nourrir la corruption des moeurs".
De son côté, Rousseau s'inquiète de la tendance des penseurs de son temps à "matérialiser toutes les opérations de l'âme". Cette situation est d'autant plus étonnante qu'au début du siècle le terme matérialisme était encore très rare. Que s'est-il passé ? Que cachent ces accusations ? D'après la Lettre au R P Berthier sur le matérialisme (1759), dont on trouvera ici le texte, accompagné d'une brève étude bibliographique par Claudette Fortuny, ces réactions excessives trahissent l'instrumentalisation de cette doctrine par différents groupes de pression.
Mais les stratégies mises en oeuvre par les champions de l'ordre établi et les avocats des différents courants du christianisme ont aussi pour effet de confirmer l'importance des questions agitées par ceux qu'ils nomment les philosophes, et qui ont en commun d'interroger le système de valeurs dominant, ouvrant ainsi la voie à une réforme de la société. Soupçonné d'être à la tête de ce groupe, Diderot avait déjà compris que les moeurs étaient précisément ce qu'il fallait penser. Ce livre, sensiblement augmenté par rapport à la version parue sous le titre L'Ordre des moeurs (Rimé, 1996), révèle le rôle crucial joué par les disputes sur la nature des moeurs dans l'émergence du phénomène des Lumières.
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