Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.","offers":{"@type":"Offer","priceCurrency":"EUR","price":8,"url":"/livres/l-adversaire-9782070416219.html","availability":"https://schema.org/InStock"},"datePublished":"2001-05-04","isbn":"2-07-041621-6","publisher":{"@type":"Organization","name":"Folio"},"author":{"@type":"Person","name":"Emmanuel Carrère","url":"/auteur/436154/emmanuel+carrère"},"aggregateRating":{"@type":"AggregateRating","ratingValue":"4.2","ratingCount":"6"},"review":[{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Maman Lyonnaise - 26"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"Il est des livres qui vous marquent, un temps ou à jamais.\r\n\r\nL’adversaire est à la fois marquant et dérangeant. Emmanuel Carrère s’est en effet intéressé au « cas » Jean-Claude Roman. C’est en correspondant, en allant rencontrer ce monsieur dans sa cellule et au terme de longs entretiens, qu’il a tiré la substantifique moelle d’un personnage complexe.\r\nJean-Claude Roman, c’est ce garçon réservé et bon père de famille menant une vie tranquille dans le Jura. Mais c’est aussi ce monstre qui, un jour, a abattu sa famille avec un aplomb et un dextérité qui glacent le sang. \r\nIl a construit sa vie sur les piliers fragiles d’un mensonge à la base anodin mais ramifié avec le temps jusqu’à en devenir une monstrueuse et tentaculaire usurpation.\r\n\r\nSi vous avez vu le film inspiré du livre (dont on saluera au passage l’excellente interprétation de Daniel Auteuil), le livre est un très bon complément voire même une base car il aide à comprendre comment le mensonge est arrivé, la manière dont cet homme s’y est englué à un point tel que lui-même en s’en était presque persuadé.\r\nPlusieurs questions restent tout de même en suspens : qui est réellement Jean-Claude Roman ? Est-ce bien lui qu’Emmanuel Carrère a rencontré ou un personnage monté de toutes pièces ? Menteur pathologique ? Monstre égoïste et apathique ? Manipulateur ? Un homme rongé par l’échec et le besoin de reconnaissance ? Tout cela à la fois et plus encore ?"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Yuko"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"En prenant la décision de raconter cette vie de solitude et d'imposture, Emmanuel Carrère savait qu'il pouvait ne pas être compris de ses lecteurs. C'est pourtant ce qu'il a tenté de faire, à travers une écriture souvent simple mais d'une puissance évocatrice rare : appréhender une vie de mensonges, l'enfermement et le geste irréparable. Sans empathie mais avec le désir de comprendre, il a contacté Jean-Claure Romand, a correspondu avec lui et a tenté de trouver sa place d'écrivain confronté à l'acte de tuer, à la justice et à l'incarcération.\r\nSi la démarche de l'auteur peut surprendre, elle s'entend grâce à une écriture sincère et franche. Le malaise suscité par cet homme, la fascination qu'il a pu exercer sont autant d'arguments qui, au-delà de l'acte répréhensible, évoquent l'expérience humaine, celle qui touche l'être humain dans ses croyances, sa moralité et ses peurs les plus profondes.\r\nUne lecture souvent éprouvante, toujours effrayante, mais qui parvient par une démarche documentée et honnête à susciter l'interrogation. Le point de vue de l'écrivain restant finalement objectif et ses sources multiples.\r\nUne oeuvre difficile à lire par son contenu, mais fascinante par la démarche de l'écrivain parvenu à en faire une oeuvre terriblement humaine aux multiples points de vue.\r\n\r\nhttp://art-enciel.over-blog.com/2013/11/l-adversaire-d-emmanuel-carr%C3%A8re.html"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Anonyme"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"3"},"reviewBody":"Le fait divers est resté tristement célèbre dans nos mémoires : après avoir menti à tout le monde pendant plus de 15 ans sur sa vie réelle, Jean Claude Romand tue sa famille et tente ensuite de se donner la mort, sans succès. Emmanuel Carrère nous raconte cette sombre histoire comme un journal de bord, en notant ses impressions intimes en même temps que le récit se déroule. Ainsi, le lecteur sait tout du cheminement personnel de l'auteur : de ses doutes au moment de l'écriture, du malaise qu'il éprouve lorsqu'il se reconnait dans le personnage, et surtout de son interrogation constante sur la légitimité d'entreprendre une telle démarche. Cet entrelacement entre les deux trajectoires celles de l'écrivain et de l'assassin nous permet d'approcher au plus près la personnalité de J.-C. Romand pour tenter de saisir les motivations de son acte criminel, le moment où tout bascule... Il donne au livre, si besoin en était, sa pleine et entière justification (par rapport au film notamment qui occulte complètement cet aspect)."},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Caroline G"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"4"},"reviewBody":"S'inspirant d'un fait divers réel, Emmanuel Carrière relate \"une vie de solitude, d'imposture et d'absence\", celle de Jean-Claude Romand, père de famille que tous imaginent exemplaire. Une vie réussie, qui comporte tous les attributs extérieurs du succès: une femme aimante, de beaux enfants, un poste de médecin à l'OMS...\r\nEn réalité, une vie de fuite et de faux-semblants: Jean-Claude Romand a construit un mythe depuis des années autour de son propre personnage, en se créant une vie qui n'était pas la sienne.\r\nUne vie de mensonge,qui a tissé sa toile en impliquant malgré eux ses proches, loin de se douter de la réalité.\r\nJusqu'au jour où tout bascule.\r\nUn roman tout simplement bouleversant, autour d'un personnage d'une complexité inquiétante et fascinante. Une construction d'une double réalité, d'une vie parallèle mais qui est pourtant devenue la sienne et celle des ses proches...\r\nA découvrir !"},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":" ."},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"Comprendre comment la vie humaine peut basculer sur un détail de la vie, sans juger, juste en transcrivant les faits. Très sincère, un travail minutieux de journaliste sans a priori.\r\nQui fait echos à de nombreux faits divers. L'écriture est belle, un roman qui touche et remet en question ..."},{"@type":"Review","author":{"@type":"Person","name":"Silvère Long"},"reviewRating":{"@type":"Rating","ratingValue":"5"},"reviewBody":"Le fait divers est resté tristement célèbre dans nos mémoires : après avoir menti à tout le monde pendant plus de 15 ans sur sa vie réelle, Jean Claude Romand tue sa famille et tente ensuite de se donner la mort, sans succès. Emmanuel Carrère nous raconte cette sombre histoire comme un journal de bord, en notant ses impressions intimes en même temps que le récit se déroule. Ainsi, le lecteur sait tout du cheminement personnel de l’auteur : de ses doutes au moment de l’écriture, du malaise qu’il éprouve lorsqu’il se reconnait dans le personnage, et surtout de son interrogation constante sur la légitimité d’entreprendre une telle démarche. Cet entrelacement entre les deux trajectoires – celles de l’écrivain et de l’assassin – nous permet d’approcher au plus près la personnalité de J.-C. Romand pour tenter de saisir les motivations de son acte criminel, le moment où tout bascule... Il donne au livre, si besoin en était, sa pleine et entière justification (par rapport au film notamment qui occulte complètement cet aspect)."}]}
Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.
Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j'ai assisté à son procès. J'ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d'imposture et d'absence. D'imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu'il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d'autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m'a touché de si près et touche, je crois, chacun d'entre nous.
Avis librairesCommentaires laissés par les libraires
Le fait divers est resté tristement célèbre dans nos mémoires : après avoir menti à tout le monde pendant plus de 15 ans sur sa vie réelle, Jean Claude Romand tue sa famille et tente ensuite de se donner la mort, sans succès. Emmanuel Carrère nous raconte cette sombre histoire comme un journal de bord, en notant ses impressions intimes en même temps que le récit se déroule. Ainsi, le lecteur sait tout du cheminement personnel de l’auteur : de ses doutes au moment de l’écriture, du malaise qu’il éprouve lorsqu’il se reconnait dans le personnage, et surtout de son interrogation constante sur la légitimité d’entreprendre une telle démarche. Cet entrelacement entre les deux trajectoires – celles de l’écrivain et de l’assassin – nous permet d’approcher au plus près la personnalité de J.-C. Romand pour tenter de saisir les motivations de son acte criminel, le moment où tout bascule... Il donne au livre, si besoin en était, sa pleine et entière justification (par rapport au film notamment qui occulte complètement cet aspect).
Le fait divers est resté tristement célèbre dans nos mémoires : après avoir menti à tout le monde pendant plus de 15 ans sur sa vie réelle, Jean Claude Romand tue sa famille et tente ensuite de se donner la mort, sans succès. Emmanuel Carrère nous raconte cette sombre histoire comme un journal de bord, en notant ses impressions intimes en même temps que le récit se déroule. Ainsi, le lecteur sait tout du cheminement personnel de l’auteur : de ses doutes au moment de l’écriture, du malaise qu’il éprouve lorsqu’il se reconnait dans le personnage, et surtout de son interrogation constante sur la légitimité d’entreprendre une telle démarche. Cet entrelacement entre les deux trajectoires – celles de l’écrivain et de l’assassin – nous permet d’approcher au plus près la personnalité de J.-C. Romand pour tenter de saisir les motivations de son acte criminel, le moment où tout bascule... Il donne au livre, si besoin en était, sa pleine et entière justification (par rapport au film notamment qui occulte complètement cet aspect).
Passionnant
Terrifiant
XXe siècle
Jean-Claude Romand
Fait divers
Avis des lecteursCommentaires laissés par nos lecteurs
Il est des livres qui vous marquent, un temps ou à jamais.
L’adversaire est à la fois marquant et dérangeant. Emmanuel Carrère s’est en effet intéressé au « cas » Jean-Claude Roman. C’est en correspondant, en allant rencontrer ce monsieur dans sa cellule et au terme de longs entretiens, qu’il a tiré la substantifique moelle d’un personnage complexe.
Jean-Claude Roman, c’est ce garçon réservé et bon père de famille menant une vie tranquille dans le Jura. Mais c’est aussi ce monstre qui, un jour, a abattu sa famille avec un aplomb et un dextérité qui glacent le sang.
Il a construit sa vie sur les piliers fragiles d’un mensonge à la base anodin mais ramifié avec le temps jusqu’à en devenir une monstrueuse et tentaculaire usurpation.
Si vous avez vu le film inspiré du livre (dont on saluera au passage l’excellente interprétation de Daniel Auteuil), le livre est un très bon complément voire même une base car il aide à comprendre comment le mensonge est arrivé, la manière dont cet homme s’y est englué à un point tel que lui-même en s’en était presque persuadé.
Plusieurs questions restent tout de même en suspens : qui est réellement Jean-Claude Roman ? Est-ce bien lui qu’Emmanuel Carrère a rencontré ou un personnage monté de toutes pièces ? Menteur pathologique ? Monstre égoïste et apathique ? Manipulateur ? Un homme rongé par l’échec et le besoin de reconnaissance ? Tout cela à la fois et plus encore ?
Il est des livres qui vous marquent, un temps ou à jamais.
L’adversaire est à la fois marquant et dérangeant. Emmanuel Carrère s’est en effet intéressé au « cas » Jean-Claude Roman. C’est en correspondant, en allant rencontrer ce monsieur dans sa cellule et au terme de longs entretiens, qu’il a tiré la substantifique moelle d’un personnage complexe.
Jean-Claude Roman, c’est ce garçon réservé et bon père de famille menant une vie tranquille dans le Jura. Mais c’est aussi ce monstre qui, un jour, a abattu sa famille avec un aplomb et un dextérité qui glacent le sang.
Il a construit sa vie sur les piliers fragiles d’un mensonge à la base anodin mais ramifié avec le temps jusqu’à en devenir une monstrueuse et tentaculaire usurpation.
Si vous avez vu le film inspiré du livre (dont on saluera au passage l’excellente interprétation de Daniel Auteuil), le livre est un très bon complément voire même une base car il aide à comprendre comment le mensonge est arrivé, la manière dont cet homme s’y est englué à un point tel que lui-même en s’en était presque persuadé.
Plusieurs questions restent tout de même en suspens : qui est réellement Jean-Claude Roman ? Est-ce bien lui qu’Emmanuel Carrère a rencontré ou un personnage monté de toutes pièces ? Menteur pathologique ? Monstre égoïste et apathique ? Manipulateur ? Un homme rongé par l’échec et le besoin de reconnaissance ? Tout cela à la fois et plus encore ?
En prenant la décision de raconter cette vie de solitude et d'imposture, Emmanuel Carrère savait qu'il pouvait ne pas être compris de ses lecteurs. C'est pourtant ce qu'il a tenté de faire, à travers une écriture souvent simple mais d'une puissance évocatrice rare : appréhender une vie de mensonges, l'enfermement et le geste irréparable. Sans empathie mais avec le désir de comprendre, il a contacté Jean-Claure Romand, a correspondu avec lui et a tenté de trouver sa place d'écrivain confronté à l'acte de tuer, à la justice et à l'incarcération.
Si la démarche de l'auteur peut surprendre, elle s'entend grâce à une écriture sincère et franche. Le malaise suscité par cet homme, la fascination qu'il a pu exercer sont autant d'arguments qui, au-delà de l'acte répréhensible, évoquent l'expérience humaine, celle qui touche l'être humain dans ses croyances, sa moralité et ses peurs les plus profondes.
Une lecture souvent éprouvante, toujours effrayante, mais qui parvient par une démarche documentée et honnête à susciter l'interrogation. Le point de vue de l'écrivain restant finalement objectif et ses sources multiples.
Une oeuvre difficile à lire par son contenu, mais fascinante par la démarche de l'écrivain parvenu à en faire une oeuvre terriblement humaine aux multiples points de vue.
http://art-enciel.over-blog.com/2013/11/l-adversaire-d-emmanuel-carr%C3%A8re.html
En prenant la décision de raconter cette vie de solitude et d'imposture, Emmanuel Carrère savait qu'il pouvait ne pas être compris de ses lecteurs. C'est pourtant ce qu'il a tenté de faire, à travers une écriture souvent simple mais d'une puissance évocatrice rare : appréhender une vie de mensonges, l'enfermement et le geste irréparable. Sans empathie mais avec le désir de comprendre, il a contacté Jean-Claure Romand, a correspondu avec lui et a tenté de trouver sa place d'écrivain confronté à l'acte de tuer, à la justice et à l'incarcération.
Si la démarche de l'auteur peut surprendre, elle s'entend grâce à une écriture sincère et franche. Le malaise suscité par cet homme, la fascination qu'il a pu exercer sont autant d'arguments qui, au-delà de l'acte répréhensible, évoquent l'expérience humaine, celle qui touche l'être humain dans ses croyances, sa moralité et ses peurs les plus profondes.
Une lecture souvent éprouvante, toujours effrayante, mais qui parvient par une démarche documentée et honnête à susciter l'interrogation. Le point de vue de l'écrivain restant finalement objectif et ses sources multiples.
Une oeuvre difficile à lire par son contenu, mais fascinante par la démarche de l'écrivain parvenu à en faire une oeuvre terriblement humaine aux multiples points de vue.
http://art-enciel.over-blog.com/2013/11/l-adversaire-d-emmanuel-carr%C3%A8re.html
Le fait divers est resté tristement célèbre dans nos mémoires : après avoir menti à tout le monde pendant plus de 15 ans sur sa vie réelle, Jean Claude Romand tue sa famille et tente ensuite de se donner la mort, sans succès. Emmanuel Carrère nous raconte cette sombre histoire comme un journal de bord, en notant ses impressions intimes en même temps que le récit se déroule. Ainsi, le lecteur sait tout du cheminement personnel de l'auteur : de ses doutes au moment de l'écriture, du malaise qu'il éprouve lorsqu'il se reconnait dans le personnage, et surtout de son interrogation constante sur la légitimité d'entreprendre une telle démarche. Cet entrelacement entre les deux trajectoires celles de l'écrivain et de l'assassin nous permet d'approcher au plus près la personnalité de J.-C. Romand pour tenter de saisir les motivations de son acte criminel, le moment où tout bascule... Il donne au livre, si besoin en était, sa pleine et entière justification (par rapport au film notamment qui occulte complètement cet aspect).
Le fait divers est resté tristement célèbre dans nos mémoires : après avoir menti à tout le monde pendant plus de 15 ans sur sa vie réelle, Jean Claude Romand tue sa famille et tente ensuite de se donner la mort, sans succès. Emmanuel Carrère nous raconte cette sombre histoire comme un journal de bord, en notant ses impressions intimes en même temps que le récit se déroule. Ainsi, le lecteur sait tout du cheminement personnel de l'auteur : de ses doutes au moment de l'écriture, du malaise qu'il éprouve lorsqu'il se reconnait dans le personnage, et surtout de son interrogation constante sur la légitimité d'entreprendre une telle démarche. Cet entrelacement entre les deux trajectoires celles de l'écrivain et de l'assassin nous permet d'approcher au plus près la personnalité de J.-C. Romand pour tenter de saisir les motivations de son acte criminel, le moment où tout bascule... Il donne au livre, si besoin en était, sa pleine et entière justification (par rapport au film notamment qui occulte complètement cet aspect).
A propos de Emmanuel Carrère
Né le 9 décembre 1957 à Paris, Emmanuel Carrère est le fils d'Hélène Carrère dEncausse, académicienne, politologue, spécialiste de lhistoire russe. Lui-même a une carrière bien remplie, naviguant entre lécriture de romans et de scénarios pour le cinéma et la télévision. Après des études à lIEP de Paris, il commence par écrire des critiques de cinéma pour Télérama, puis publie son premier ouvrage en 1982 chez Flammarion : "Werner Herzog". Depuis il a écrit une dizaine douvrages tous parus chez POL, des romans parmi lesquels : "La Bravoure"(1984),"La classe de neige" (1985) pour lequel il reçoit le Prix Fémina, mais aussi des essais et des récits, souvent inspirés par lhistoire de la Russie tels "Un roman russe" (2007), "Dautres vies que la mienne" (2009) et "Limonov" (2011) récompensé par le Prix Renaudot. Toujours passionné de cinéma, il fait partie en 2010 du jury du Festival de Cannes et écrit des scénarios pour de nombreux téléfilms, travaillant ainsi à ladaptation de romans de Georges Simenon ou Fred Vargas. La richesse de son uvre est récompensée en 2011 par le Prix de la langue française.