Le "procès des idées reçues" - qu'il s'agisse de mesurer les méfaits de l'inertie de la pensée ou de comprendre les conditions de son dépassement - hante la philosophie de la science, aujourd'hui plus que jamais. Mais ce n'est pas un mince paradoxe que la faveur accordée par des analyses de tonalités diverses -- intellectuelles, sociologiques, politiques - à des approximations de l'histoire qui deviennent elles-mêmes des idées reçues, et prennent figure de légende.
L'exemple de Sadi Carnot, le jeune auteur des Réflexions sur la puissance motrice du feu (1824), est, à cet égard typique. On l'a maintes fois avancé comme caractéristique des résistances qu'un promoteur rencontre en lui-même et autour de lui. Est-ce à bon escient ? Le cas relevant d'un passé relativement proche, il y avait quelque espoir de fournir à cette question une réponse utile, et c'est ce qui a animé l'enquête dont le présent ouvrage livre les résultats.
Pietro Redondi apporte ici la preuve qu'à condition de le vouloir on retrouve assez de données, méconnues ou recouvertes par l'oubli, pour corriger bien des erreurs. Erreur de polariser les démarches de Sadi Carnot sur la technologie de la machine à vapeur, erreur de croire qu'elles n'ont eu, dès le début, aucun milieu d'accueil, erreur de considérer que la conception du calorique comme fluide indestructible y a tenu une place très assurée, et a constitué la raison exclusive des difficultés rencontrées.
De la 'légende à l'histoire, l'itinéraire, passionnant, auquel est convié le lecteur, restitue à l'exemple considéré une puissance de suggestion radicalement nouvelle.
Le "procès des idées reçues" - qu'il s'agisse de mesurer les méfaits de l'inertie de la pensée ou de comprendre les conditions de son dépassement - hante la philosophie de la science, aujourd'hui plus que jamais. Mais ce n'est pas un mince paradoxe que la faveur accordée par des analyses de tonalités diverses -- intellectuelles, sociologiques, politiques - à des approximations de l'histoire qui deviennent elles-mêmes des idées reçues, et prennent figure de légende.
L'exemple de Sadi Carnot, le jeune auteur des Réflexions sur la puissance motrice du feu (1824), est, à cet égard typique. On l'a maintes fois avancé comme caractéristique des résistances qu'un promoteur rencontre en lui-même et autour de lui. Est-ce à bon escient ? Le cas relevant d'un passé relativement proche, il y avait quelque espoir de fournir à cette question une réponse utile, et c'est ce qui a animé l'enquête dont le présent ouvrage livre les résultats.
Pietro Redondi apporte ici la preuve qu'à condition de le vouloir on retrouve assez de données, méconnues ou recouvertes par l'oubli, pour corriger bien des erreurs. Erreur de polariser les démarches de Sadi Carnot sur la technologie de la machine à vapeur, erreur de croire qu'elles n'ont eu, dès le début, aucun milieu d'accueil, erreur de considérer que la conception du calorique comme fluide indestructible y a tenu une place très assurée, et a constitué la raison exclusive des difficultés rencontrées.
De la 'légende à l'histoire, l'itinéraire, passionnant, auquel est convié le lecteur, restitue à l'exemple considéré une puissance de suggestion radicalement nouvelle.