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Que faire à vingt ans, après la mort d'une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu'on aime les cuisines plus que tout au monde? Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude.
Cette vie semi-végétative de Mikage, l'héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon. Yûichi Tanabe, qui l'invite à partager l'appartement où il loge avec sa mère.
Mikage s'installe donc en parasite chez les Tanabe : tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est séduite par Eriko, la " mère " de Yûichi. Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente...
Banana Yoshimoto révèle dans Kitchen, à travers une sorte de " minimalisme fou ", une sensibilité nourrie de paradoxes, une sensibilité dans laquelle toute une génération de jeunes Japonais s'est reconnue.
Kitchen
L'auteur a un univers bien particulier, épuré à l'extrême, plein d'humour et d'émotion. Ce qu'on aime tout particulièrement ici, et c'est souvent le cas dans la littérature japonaise, c'est le dépaysement totale qu'on y trouve dans un quotidien qui nous est pourtant familier. L'étrangeté des personnages confrontés au deuil, à la solitude, nous fascine par leur détachement et l'émotion qu'ils dégagent pourtant. Le roman est divisé en deux parties très courtes et s'accompagne d'une nouvelle un peu fantastique, Moonlight Shadow, qui aborde aussi le thème du deuil d'une manière éblouissante.