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Jean Rouch a tourné son premier film, Au pays des mages noirs en 1947 et son dernier, Le rave plus fort que la mort, en 2002. Durant ces 55 années, il a principalement travaillé en Afrique (Mali, Sénégal, Niger, Ghana, Dahomey, Côte d'Ivoire, Mozambique), mais aussi en France, en Italie (Cousin, cousine, pirogue gondola 1985), au Japon (Hommage à Marcel Mauss ; Taro Okamoto, 1974) et aux Etats-Unis (Margaret Mead ; A portrait bya Mend, 1977).
Créateur d'un premier cursus en cinéma et anthropologie à l'université de Nanterre (1976), directeur de ta Cinémathèque française (1986-1991), visiting professor à l'université de Harvard (1981-1985), il est le fondateur de nombreuses manifestations culturelles en France et à l'étranger. Son activité, inlassable et multiple, a fait cristalliser une ouvre gigantesque (films, photographies, écrits divers), dont beaucoup de films classés "inachevés".
Or, tout cela est immergé dans la complexité des sciences humaines et de leur croisement avec des techniques liées à des arts (cinéma, spectacle vivant). Jean Rouch a participé à leur évolution respective, il a été en son temps un ethnologue novateur, un cinéaste moderne. Il a marqué son époque en inventant des dispositifs qui ont notamment changé en profondeur l'ethnocentrisme occidental et participé au décloisonnement de certaines expressions artistiques.
lean Rouch. Passeur d'images, passeur de mondes est un ouvrage collectif autant dédié au présent de l'oeuvre rouchienne qu'à sa postérité et à ses échos, nombreux, dans le champ de la création contemporaine oit elle a fait naître des pensées, des techniques et des gestes renouvelés. Aussi, fallait-il tracer des itinéraires pluriels. Les trois parties de l'ouvrage "proposent chacune un point de vue" : théorie et pratique des films dans l'oeuvre de Rouch ; témoignages, héritages et place de l'aeuvre dans l'institution culturelle en France et ailleurs ; après Rouch, cinéma et ethnographie, cinéma et performance, théâtre et danse.