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Qui était Jean de Meun, l'auteur de la seconde partie du Roman de la Rose, le plus grand succès – avec plus de trois cents manuscrits conservés – de la littérature médiévale française ? Un clerc originaire de Meung-sur-Loire, certes, mais encore ? Un universitaire parisien, dont on sait qu'en 1305 la maison dite de la Tournelle fut léguée aux dominicains du couvent de Saint-Jacques ? Est-il identifiable avec le fils d'un petit seigneur qui fit des études de droit à Bologne de 1265 à 1269 ? Avec l'archidiacre de Beauce dont on conserve le testament daté de 1298 ? On sait en tout cas qu'auteur prolifique, il traduisit encore du latin en français le De re militari de Végèce (traduction achevée en 1284 et adressée à Jean de Brienne, comte d'Eu), la Consolatio Philosophiae de Boèce, dédiée à Philippe le Bel (avant 1303), les lettres d'Héloïse et Abélard, ainsi que la Topographia Hibernica de Giraud de Barri et le De amicitia spirituali d'Aelred de Rievaulx, ces deux dernières traductions étant malheureusement perdues – et qu'il composa peut-être, à la fin de sa vie, les poèmes religieux (Testament, Codicille et Sept articles de la foi) qu'on lui attribuait aux XIVe et XVe siècles.