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Septembre 1939, Jean est debout, le dos contre le manteau de la cheminée, dans cet uniforme couleur de terre, trop grand pour lui et duquel s'échappe une odeur de renfermé. Il règne dans la pièce une atmosphère pesante, personne ne parle, juste des regards qui se croisent et des mots qui ne sortent de ces gorges qui déglutissent bruyamment... Le village est partagé, comme la plupart des villages de France entre les résistants qui s'opposent à l'occupant avec plus ou moins de réussite, les "collabos" qui pactisent avec l'ennemi et une grande majorité de personnes qui continuent à vivre comme avant, s'accommodant finalement de cette présence allemande même si au fond d'eux ils ont de la haine pour le peuple germanique, pour ceux qui les ont envahis.
Cette nouvelle tombe, à quelques mètres de celle de son camarade, attire l'attention du père, juste un monticule de terre fraîchement remuée et une croix de bois semblable à celles des innombrables sépultures du front. Pourquoi une sépulture si récente pour un homme mort il y a si longtemps ?