Quel magnifique ouvrage que ce “Japon, l’archipel du sens” de Michael Lucken qui est l’un des grand spécialiste français de l’histoire et de l’art japonais. Ouvrage au texte profondément documenté et soutenu par une écriture clair et souvent à la limite de la poésie auquel s’ajoute une iconographie tout simplement somptueuse. Ce livre est beaucoup plus qu’un beau livre, c’est tout simplement un document indispensable à tous les amoureux du Japon. On a beaucoup lu que le Japon se caractérise par une tension forte “entre tradition et modernité”, ce que
les guides touristique illustrent en plaçant d’un côté , la photo d’un jardin sec, et, de l’autre, celle d’une avenue bordée d’immeubles en verre illuminés par des panneaux publicitaires. Pourtant cette modernité est superficielle , clinquante et sans attache. Ce que montre Michael Lucken dans “L’archipel du sens” est que l’hyper-modernité japonaise résonne exactement du contraire de ce qu’on veut lui faire dire. Le Japon n’est pas ce pays industrieux et besogneux que l’on présente comme fourmillant et imitatif.
L’historien explique que le Japon a commencé à être associé aux images de la fourmi et du singe à la fin du XVIII eme siècle et au début du XIX eme. Ces représentations sont le reflet d’une situation historique particulière qui a vu les japonais résister au colonialisme, mais chercher à s’en prémunir en reprenant aux européens et aux américains ce qui faisait leur force. Paradoxalement , c’est parce qu’ils sont restés autonomes qu’ils ont été vilipendés comme imitateurs.
“Japon, l’archipel du sens” propose une tentative de sortir des fausses oppositions - création/imitation, tradition /modernité, Occident /Japon - limitant nos représentations et réduisant le Japon à de tristes clichés. Lucken nous propose d’apprécier ce pays sur de nouveaux critères. Il suggère de tenir compte de sa place dans les mémoires et l’imaginaire. La connaissance ne peut en effet faire abstraction de la qualité des relations qui existent entre les cultures. L’historien nous ouvre à un nouvel archipel de sens qui serait non linéaire, incomplet, mouvant, mais constitué d’éléments repérables, intelligibles et reliés entre eux. Un voyage tout à fait rafraichissant.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Quel magnifique ouvrage que ce “Japon, l’archipel du sens” de Michael Lucken qui est l’un des grand spécialiste français de l’histoire et de l’art japonais. Ouvrage au texte profondément documenté et soutenu par une écriture clair et souvent à la limite de la poésie auquel s’ajoute une iconographie tout simplement somptueuse. Ce livre est beaucoup plus qu’un beau livre, c’est tout simplement un document indispensable à tous les amoureux du Japon. On a beaucoup lu que le Japon se caractérise par une tension forte “entre tradition et modernité”, ce que les guides touristique illustrent en plaçant d’un côté , la photo d’un jardin sec, et, de l’autre, celle d’une avenue bordée d’immeubles en verre illuminés par des panneaux publicitaires. Pourtant cette modernité est superficielle , clinquante et sans attache. Ce que montre Michael Lucken dans “L’archipel du sens” est que l’hyper-modernité japonaise résonne exactement du contraire de ce qu’on veut lui faire dire. Le Japon n’est pas ce pays industrieux et besogneux que l’on présente comme fourmillant et imitatif.
L’historien explique que le Japon a commencé à être associé aux images de la fourmi et du singe à la fin du XVIII eme siècle et au début du XIX eme. Ces représentations sont le reflet d’une situation historique particulière qui a vu les japonais résister au colonialisme, mais chercher à s’en prémunir en reprenant aux européens et aux américains ce qui faisait leur force. Paradoxalement , c’est parce qu’ils sont restés autonomes qu’ils ont été vilipendés comme imitateurs.
“Japon, l’archipel du sens” propose une tentative de sortir des fausses oppositions - création/imitation, tradition /modernité, Occident /Japon - limitant nos représentations et réduisant le Japon à de tristes clichés. Lucken nous propose d’apprécier ce pays sur de nouveaux critères. Il suggère de tenir compte de sa place dans les mémoires et l’imaginaire. La connaissance ne peut en effet faire abstraction de la qualité des relations qui existent entre les cultures. L’historien nous ouvre à un nouvel archipel de sens qui serait non linéaire, incomplet, mouvant, mais constitué d’éléments repérables, intelligibles et reliés entre eux. Un voyage tout à fait rafraichissant.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)