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Délaissée depuis des générations par les gouvernements successifs, la cité ouvrière d'Ironopolis est condamnée par la rapacité des promotteurs immobiliers. Au nom de la marche du progrès, bulldozers et barres de dynamites sont à quelques jours de réduire soixante années de souvenirs en cendres. Avant l'inéluctable vont s'enlacer six destins qui dévoilent les éclats d'humanité, les fureurs et les blessures de vies sur le point de basculer.
Et ces parcours éclatés sont guettés par une bien mystérieuse créature vivant au bord de la cité, Peg Powler. De la rencontrer va-t-il enclencher les malheurs ou les en délivrer ? Pour conter ces existences frénétiques ou brisées de la cité fictive d'Ironopolis, Glen James Brown a puisé dans ses souvenirs d'enfance. Né en 1982, il a grandi dans les logements sociaux du nord de l'Angleterre. Il a lui-même vécu l'abandon par les pouvoirs politiques successifs de cités sans intérêt électoral et la déliquescence des rapports sociaux qui en ont découlé.
En a résulté une colère et une tristesse qui ont déclenché l'écriture de ce premier roman. Amateur de Perec et des Angry Young Men (mouvement littéraire des Jeunes gens en colère), il a tenu à donner à cette histoire, non un ton sociologique, mais la forme d'un roman monde alternant les genres avec une énergie folle. La presse anglaise s'est montré dithyrambique et ce roman polyphonique aussi ambitieux qu'emballant a figuré sur toutes les shortlists anglaises des meilleurs livres de 2018.
Il vit aujourd'hui à Manchester où il prépare son second roman.
Ironopolis
C'est comme si Bret Easton Ellis avait le dernier scénar d'un film de Ken Loach.
Un lieu : Ironopolis. Cité industrielle en friche. Cité de misère et d'alcool frelaté. Où la vie tourne autour de la décision de partir ou rester.
En six personnages, autant d'hybridations du texte, Glen James Brown donne voix aux laissés pour compte, aux arnaqueurs et arnaqués, aux trafiquants, à ceux qui survivent, à ceux qui se battent et ceux qui désespèrent.
C'est vivant, parfois tragique, souvent le rire se fait l'exubérance d'un abandon. La littérature devient une jouissance, un mécanisme de défense face aux méthodes brutales d'un état qui délaisse sa population, qui la nie.
Ironopolis comme le symbole d'une roue qui tourne, mais pas dans le même sens pour tout le monde.
Un texte dément, tranchant, d'une vitalité paradoxale, un texte comme l'expérience de survie, chacun chacune à sa manière, une somme de vies bouleversées, tabassées, transgressives. Le reportage cartographique d'êtres humains rongés de violence dans un monde d'une violence silencieuse.
Glen James Brown écrit Ironopolis comme on pose un drapeau de chair humaine sur une montagne infranchissable.