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Le lecteur de ce livre, où Pierre Le Vigan a recueilli quelques uns de ses meilleurs articles parus depuis vingt ans, s'apercevra vite qu'il se compose pour l'essentiel de deux grandes catégories de textes : ceux qui ont trait à divers sujets relatifs à la vie sociale et politique, et ceux qui constituent la deuxième partie de l'ouvrage, qui sont consacrés à l'histoire de la ville, à son prodigieux développement à l'époque moderne, à la crise profonde qu'elle traverse actuellement.
Ce choix n'est pas seulement dû à la subjectivité de l'auteur, même si celui-ci a eu, dans sa carrière professionnelle, plus d'une occasion de se frotter concrètement à la réalité de l'urbanisme, dont il a ainsi acquis une connaissance pratique et directe. La ville, en effet, n'est pas un sujet parmi d'autres. Elle tend aujourd'hui, et de plus en plus, à les englober tous. Mais n'en a-t-il pas toujours été ainsi ? Ce serait à coup sûr une grave erreur de s'imaginer que la ville n'a jamais été qu'un décor, une toile de fond, une superstructure de la vie des hommes.
L'homme fait les villes, mais il s'exprime aussi par elles. L'urbanisme "traduit la structure mentale des peuples", comme l'écrit très justement Pierre Le Vigan. Aujourd'hui plus que jamais, c'est dans la ville que se joue la question de la cohésion sociale. La crise de l'espace est une crise du sens, "parce que l'architecture implique une anthropologie et que la fracture esthétique précède la fracture sociale.
Je crois à la ville comme lieu où tout se joue désormais" , dit encore l'auteur de Inventaire de la modernité, avant liquidation.