Interruption De Grossesse Pour Pathologie Foetale

La legislation de l'interruption de grossesse a representé une véritable révolution : culturelle et sociale bien sur mais aussi révolution scientifique et technologique. La loi VEIL a considéré qu'il y avait deux démarches différentes pouvant aboutir à un avortement : celle qui est la conséquence d'une grossesse non désirée. La législation a permis l'i. v. g pendant un délai qui permet à la femme de savoir qu'elle est enceinte et lui laisse le temps raisonnable de se décider (12 puis recemment 14 semaines).
Et celle qui se discute malgré le désir de grossesse. C'est l'i. m. g anciennement dénommée " interruption volontaire de grossesse pratiquée pour motif thérapeutique " Dans ce cas, le legislateur a considéré qu'il n'y avait pas lieu de fixer une limite de terme et qu'une i. m. g était possible " à toute époque " si la grossesse mettait en péril grave la santé de la femme ou si le foetus avait une forte probabilité d'être atteint d'une affection d'une particuliére gravité reconnue comme incurable.
L'absence de limite de terme a permis les spectaculaires progrés du diagnostic prénatal que nous connaissons en France. Mais cette possibilité de réaliser des i. m. g en période de viabilité foetale a en même temps imposé une grande prudence et une lourde responsabilité à ceux qui sont en charge de les accepter et de les mettre en oeuvre. Aujourd'hui, l'interruption de grossesse peut être obtenue en quatre à cinq heures en moyenne, sous anesthesie péridurale, à l'aide de produits parmi les plus simples et les moins chers de notre pharmacopée.
De six à huit mille i. m. g sont réalisées en France par an. Le mérite de ce livre est d'en exposer les principaux volets : sont regroupés les aspects techniques et humains de l'i. m. g ainsi que les difficultés pratiques les plus souvent rencontrées. Les problémes qui se posent durant mais aussi avant et aprés sa réalisation sont étudiés en détail. Les auteurs exposent le déroulement pratique d'une i.
m. g en 6 chapitres : l'entretien d'information préalable, le déroulement de l'acte d'i. m. g à proprement parler, l'arrêt de vie in utero, l'environnement anesthesique, l'i. m. g du 3éme trimestre de grossesse, le rôle de la sage-femme, puis, ils étudient dans une partie originale l'accompagnement au deuil et le devenir des corps. Dans la 4éme partie de l'ouvrage, ils traitent du diagnostic des malformations, du conseil génétique, du pronostic obstétrical aprés i.
m. g des 2éme et 3éme trimestre. La 5éme partie est consacrée à l'exposé de certaines situations particuliéres : lorsque l'expert refuse d'interrompre la grossesse, les enjeux psychologiques, etc.