Prix Emile Guimet de littérature asiatique - Roman

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  • Nombre de pages336
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.182 kg
  • Dimensions11,1 cm × 17,8 cm × 1,5 cm
  • ISBN978-2-253-24865-1
  • EAN9782253248651
  • Date de parution19/03/2025
  • CollectionLe Livre de Poche
  • ÉditeurLGF/Livre de Poche
  • TraducteurKyungran Choi
  • TraducteurPierre Bisiou

Résumé

Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon, tout juste transférée d'urgence à l'hôpital de Séoul. Gravement blessée à la main, cette dernière lui demande de se rendre chez elle, sur l'île de Jeju, pour nourrir son perroquet blanc qu'elle a laissé derrière elle. Le soir même, une violente tempête de neige s'abat sur l'île. Et là-bas, compilée de manière minutieuse, c'est l'histoire de la famille d'Inseon qui attend Gyeongha : des archives réunies par centaines documentent l'un des pires massacres que la Corée ait connu - trente mille civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949.
Comme un long songe d'hiver, Impossibles adieux fait éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.
Un matin de décembre, Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon, tout juste transférée d'urgence à l'hôpital de Séoul. Gravement blessée à la main, cette dernière lui demande de se rendre chez elle, sur l'île de Jeju, pour nourrir son perroquet blanc qu'elle a laissé derrière elle. Le soir même, une violente tempête de neige s'abat sur l'île. Et là-bas, compilée de manière minutieuse, c'est l'histoire de la famille d'Inseon qui attend Gyeongha : des archives réunies par centaines documentent l'un des pires massacres que la Corée ait connu - trente mille civils assassinés entre novembre 1948 et début 1949.
Comme un long songe d'hiver, Impossibles adieux fait éclater au grand jour une mémoire traumatique enfouie depuis des décennies.

Avis libraires
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1 Coup de cœur
de nos libraires
LAURA BDecitre Chambéry
4/5
Le devoir de mémoire
Un matin de décembre, notre protagoniste Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci s'est blessée à la main et a besoin que Gyeongha aille chez elle sur l'île de Jeju nourrir son oiseau. Une tempête de neige frappe alors l'île. Gyeongha rejoint comme elle le peut la maison d'Inseon et sur place, elle fait la découverte d'une tragédie qui a touché la famille de cette dernière. 30 000 civils assassinés durant les années 40. Un beau livre sur le devoir de mémoire
Un matin de décembre, notre protagoniste Gyeongha reçoit un message de son amie Inseon. Celle-ci s'est blessée à la main et a besoin que Gyeongha aille chez elle sur l'île de Jeju nourrir son oiseau. Une tempête de neige frappe alors l'île. Gyeongha rejoint comme elle le peut la maison d'Inseon et sur place, elle fait la découverte d'une tragédie qui a touché la famille de cette dernière. 30 000 civils assassinés durant les années 40. Un beau livre sur le devoir de mémoire

Avis des lecteurs
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4.5/5
sur 2 notes dont 3 avis lecteurs
Entre songe et réalité, une mémoire traumatique
La Coréenne Han Kang a choisi l’onirisme pour évoquer, entre songe et réalité, un épisode sanglant, longtemps resté tabou, de l’histoire de son pays. Lorsque, en pleine guerre froide en 1948, une insurrection déclenchée par des violences policières enflamme l’île de Jeju, à une centaine de kilomètres de la côte coréenne, les Américains encore pour peu de temps au pouvoir à Séoul n’y vont pas par quatre chemins. Persuadés d’avoir affaire à un bastion communiste, ils lancent une répression terrible. En moins d’un an, 30 000 civils sont massacrés – un îlien sur dix – et, pendant que plus encore s’enfuient vers le Japon, des dizaines de milliers d’autres se retrouvent arbitrairement emprisonnés et torturés. L’île dont des villages entiers ont été rayés de la carte, reste totalement bouclée jusqu’en 1954, des décennies de discrimination attendant les descendants des victimes. Il faudra attendre 2014 pour que les faits soient officiellement reconnus et que, quelques années plus tard, commence la réhabilitation des familles traumatisées. Désormais, le 3 avril est jour de commémoration en Corée du Sud. Est enfin venu le temps d’apaiser ces ombres que l’Histoire a d’autant plus aisément prétendu effacer que devait suivre, dès 1950, l’hécatombe plus grande encore de la guerre de Corée. C’est ainsi qu’après avoir longtemps attribué ses cauchemars récurrents à son livre sur des massacres commis sur le continent pendant la guerre, la narratrice Gyeonghu va devoir passer par un étrange parcours initiatique aux allures de conte fantastique pour réaliser son erreur. Ex-journaliste devenue romancière à Séoul, elle peine à repousser ses idées noires depuis sa rupture familiale, lorsqu’un SMS vient chambouler ses préoccupations. Hospitalisée en urgence à Séoul, son amie Inseon, photographe et documentariste reconvertie ébéniste depuis son retour à Jeju, lui demande de se rendre chez elle toute affaire cessante pour y nourrir son perroquet. Le voyage sous une tempête de neige qui paralyse bientôt le pays se mue en véritable épreuve, nature et éléments semblant s’être ligués pour contrecarrer sa route. Au terme d’un parcours périlleux et semé d’embûches l’attend une maison isolée, sans eau ni électricité, plombée de silence par la neige et la nuit obscure. « Une maison où toute la nuit un arbre s’avance en agitant ses longs bras. Une maison avec d’un côté une rivière à sec, tandis que de l’autre côté se trouve un village brûlé de suppliciés. » Là, dans cet espace comme sorti du temps et du monde ordinaire, en un état de transe favorisé par la lumière étroite et vacillante d’une bougie qui anime d’immenses ombres sur les murs en laissant croire à la présence fantomatique d’Inseon, Gyeonghu découvre avec stupeur, patiemment rassemblées, d’abord par la mère de son amie, puis par Inseon elle-même, les terribles archives du drame vécu en ces lieux depuis trois quarts de siècle. Dans un mélange de visions, d’images et de songes, l’ombre d’Inseon raconte l’histoire de sa mère depuis ce jour terrible de 1948 où, enfants cherchant désespérément leurs parents, elle et sa sœur se sont retrouvées à dégager de la neige, visage après visage, les cadavres de leur village martyr. Cette mère qu’adolescente et rêvant d’une autre vie à la capitale, Inseon a si longtemps méprisée, devait s’avérer une infatigable combattante de la vérité, acharnée pendant des décennies à retrouver son frère disparu. Tandis que le lecteur progresse entre neige et brouillard laissant entrevoir, comme d’obsédants symboles fantomatiques, les silhouettes raidies et torturées des troncs noirs de la forêt, le récit se dévoile une puissante métaphore du travail et des souffrances de la mémoire privée de vérité. Hantés par ce passé traumatique passé sous silence, les vivants ont besoin de savoir ce qu’il est advenu de leurs morts pour enfin s’autoriser à vivre, à tout le moins envisager un début d’apaisement. Alors que depuis quelques années, le gouvernement de Corée du Sud a commencé à reconnaître la déformation historique et la dissimulation de la vérité sur les massacres de civils, cette œuvre littéraire tout en délicatesse et subtilité vient elle aussi rendre compte, en un poignant hommage, des blessures profondes infligées aux victimes et aux familles. Coup de coeur.
La Coréenne Han Kang a choisi l’onirisme pour évoquer, entre songe et réalité, un épisode sanglant, longtemps resté tabou, de l’histoire de son pays. Lorsque, en pleine guerre froide en 1948, une insurrection déclenchée par des violences policières enflamme l’île de Jeju, à une centaine de kilomètres de la côte coréenne, les Américains encore pour peu de temps au pouvoir à Séoul n’y vont pas par quatre chemins. Persuadés d’avoir affaire à un bastion communiste, ils lancent une répression terrible. En moins d’un an, 30 000 civils sont massacrés – un îlien sur dix – et, pendant que plus encore s’enfuient vers le Japon, des dizaines de milliers d’autres se retrouvent arbitrairement emprisonnés et torturés. L’île dont des villages entiers ont été rayés de la carte, reste totalement bouclée jusqu’en 1954, des décennies de discrimination attendant les descendants des victimes. Il faudra attendre 2014 pour que les faits soient officiellement reconnus et que, quelques années plus tard, commence la réhabilitation des familles traumatisées. Désormais, le 3 avril est jour de commémoration en Corée du Sud. Est enfin venu le temps d’apaiser ces ombres que l’Histoire a d’autant plus aisément prétendu effacer que devait suivre, dès 1950, l’hécatombe plus grande encore de la guerre de Corée. C’est ainsi qu’après avoir longtemps attribué ses cauchemars récurrents à son livre sur des massacres commis sur le continent pendant la guerre, la narratrice Gyeonghu va devoir passer par un étrange parcours initiatique aux allures de conte fantastique pour réaliser son erreur. Ex-journaliste devenue romancière à Séoul, elle peine à repousser ses idées noires depuis sa rupture familiale, lorsqu’un SMS vient chambouler ses préoccupations. Hospitalisée en urgence à Séoul, son amie Inseon, photographe et documentariste reconvertie ébéniste depuis son retour à Jeju, lui demande de se rendre chez elle toute affaire cessante pour y nourrir son perroquet. Le voyage sous une tempête de neige qui paralyse bientôt le pays se mue en véritable épreuve, nature et éléments semblant s’être ligués pour contrecarrer sa route. Au terme d’un parcours périlleux et semé d’embûches l’attend une maison isolée, sans eau ni électricité, plombée de silence par la neige et la nuit obscure. « Une maison où toute la nuit un arbre s’avance en agitant ses longs bras. Une maison avec d’un côté une rivière à sec, tandis que de l’autre côté se trouve un village brûlé de suppliciés. » Là, dans cet espace comme sorti du temps et du monde ordinaire, en un état de transe favorisé par la lumière étroite et vacillante d’une bougie qui anime d’immenses ombres sur les murs en laissant croire à la présence fantomatique d’Inseon, Gyeonghu découvre avec stupeur, patiemment rassemblées, d’abord par la mère de son amie, puis par Inseon elle-même, les terribles archives du drame vécu en ces lieux depuis trois quarts de siècle. Dans un mélange de visions, d’images et de songes, l’ombre d’Inseon raconte l’histoire de sa mère depuis ce jour terrible de 1948 où, enfants cherchant désespérément leurs parents, elle et sa sœur se sont retrouvées à dégager de la neige, visage après visage, les cadavres de leur village martyr. Cette mère qu’adolescente et rêvant d’une autre vie à la capitale, Inseon a si longtemps méprisée, devait s’avérer une infatigable combattante de la vérité, acharnée pendant des décennies à retrouver son frère disparu. Tandis que le lecteur progresse entre neige et brouillard laissant entrevoir, comme d’obsédants symboles fantomatiques, les silhouettes raidies et torturées des troncs noirs de la forêt, le récit se dévoile une puissante métaphore du travail et des souffrances de la mémoire privée de vérité. Hantés par ce passé traumatique passé sous silence, les vivants ont besoin de savoir ce qu’il est advenu de leurs morts pour enfin s’autoriser à vivre, à tout le moins envisager un début d’apaisement. Alors que depuis quelques années, le gouvernement de Corée du Sud a commencé à reconnaître la déformation historique et la dissimulation de la vérité sur les massacres de civils, cette œuvre littéraire tout en délicatesse et subtilité vient elle aussi rendre compte, en un poignant hommage, des blessures profondes infligées aux victimes et aux familles. Coup de coeur.
La neige étouffe et révèle
Ce roman oxymorique aussi douloureux que poétique semble une allégorie de la neige douce et mortelle. Derrière l'errance, le réalisme magique et l'onirisme albescent se cachent le sang, la craie des os et des cauchemars, la violence du passé coréen, les tortures et les corps abandonnés aux vagues ou aux mines aveugles. Sans tout comprendre, le lecteur déambule lentement dans la nuit blanche étoilée de flocons de Han Kang (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/09/25/impossibles-adieux-han-kang/)
Ce roman oxymorique aussi douloureux que poétique semble une allégorie de la neige douce et mortelle. Derrière l'errance, le réalisme magique et l'onirisme albescent se cachent le sang, la craie des os et des cauchemars, la violence du passé coréen, les tortures et les corps abandonnés aux vagues ou aux mines aveugles. Sans tout comprendre, le lecteur déambule lentement dans la nuit blanche étoilée de flocons de Han Kang (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/09/25/impossibles-adieux-han-kang/)
La neige étouffe et révèle
Ce roman oxymorique aussi douloureux que poétique semble une allégorie de la neige douce et mortelle. Derrière l'errance, le réalisme magique et l'onirisme albescent se cachent le sang, la craie des os et des cauchemars, la violence du passé coréen, les tortures et les corps abandonnés aux vagues ou aux mines aveugles. Sans tout comprendre, le lecteur déambule lentement dans la nuit blanche étoilée de flocons de Han Kang (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/09/25/impossibles-adieux-han-kang/)
Ce roman oxymorique aussi douloureux que poétique semble une allégorie de la neige douce et mortelle. Derrière l'errance, le réalisme magique et l'onirisme albescent se cachent le sang, la craie des os et des cauchemars, la violence du passé coréen, les tortures et les corps abandonnés aux vagues ou aux mines aveugles. Sans tout comprendre, le lecteur déambule lentement dans la nuit blanche étoilée de flocons de Han Kang (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/09/25/impossibles-adieux-han-kang/)
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